Wednesday, August 30, 2006

 

chapitre 12

Chaque jour, il faut se débrouiller pour satisfaire deux exigences vitales : manger et dormir. Ceux qui parviennent à garder le contact avec la réalité sociale s'adressent aux associations caritatives et aux services spécialisés. Un circuit harassant, jalonné d'étapes rassurantes. A la Rochelle, on peut prendre un petit déjeuner au Secours catholique, puis manger midi et soir à l'Escale, un restaurant social attenant à un foyer d'hébergement. Le repas coûte 3,10€ : une somme. A partir de 14 heures, une vingtaine de jeunes convergent vers une petite maison aux volets bleus, près de la gare. Au point jeunes, lieu d'accueil, de prévention et d'aide à la réinsertion, on peut venir sans rendez-vous. Pour prendre une douche, un café, passer un coup de fil, dénicher une place dans un foyer ou discuter avec l'équipe d'éducateurs qui se démènent pour démêler des situations souvent inextricables. En 1998, la moyenne d'âge des visiteurs était de 24 ans, elle est aujourd'hui de 21 ans. -Beaucoup viennent avec une demande d'urgence : un ticket repas pour le restaurant social, consulter l'infirmière, ou le vétérinaire pour leurs animaux, explique France Médard, éducatrice spécialisée. Mais, au fil du temps, certains nous disent qu'ils en ont marre de cette vie et veulent entamer une formation pour se réinsérer. Le Point jeunes offre aussi à ses visiteurs la possibilité d'avoir une domiciliation postale. Au courier : surtout des papiers administratifs et des piles d'amendes SNCF. Les trains, le meilleur moyen de rallier les destinations ensoleillées et les grands festivals d'été, sont sous surveillance. Au bout de 10 amendes, le récidiviste est passible d'emprisonnement.

Le soir, l'équipe du Point jeunes change de casquette et assure la tournée du camion du Samu social. A bord, boissons chaudes, couvertures, trousse à pharmacie et une bonne dose d'enthousiasme. -C'est l'occasion d'aller, à la rencontre des personnes sur leur lieu de refuge, de les rassurer pour la nuit, raconte Hugues Ménard, 31 ans. Cela nous permet aussi de localiser et d'approcher ceux qui ne demandent rien.

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