Friday, June 29, 2007

 

J'ai travaillé plusieurs années dans l'entreprise familiale. Aujourd'hui, je voudrais prendre un peu d'indépendance et aller travailler ailleurs.

Pas si vous démontrez que dans vos fonctions vous avez été opérationnel et rentable. Dans votre CV, vous devrez, plus encore que tout autre, exprimer tout ce que vous avez apporté à l'entreprise.

 

Faut-il faire régulièrement son bilan?

L'idéal, une fois le bilant initial établi, c'est de le compléter chaque année, en notant les nouveaux acquis : diplômes, stages, expériences, résultats.

 

Le chômage de longue durée

L'inactivité totale ne pardonne pas; il importe coûte que coûte de ne pas rester désoeuvré, de multiplier les activités, bénévoles ou non, parallèlement à la recherche d'emploi. C'est positif pour le CV et pour le moral.

Dans votre CV, indiquez dans une rubrique "Autres activités" toutes ces occupations et développez les qualités et les compétences qu'elles vous ont permis de mettre en oeuvre. Un demandeur d'emploi qui fait des remplacements ou rend des services est bien plus estimé qu'un chômeur qui attend passivement de trouver du travail.

 

Le chômage à répétition

Tentez d'abord d'analyser les raisons de cette situation. C'est rarement le fruit du hasard et de la malchance. Vos licenciements sont-ils dus à une inadaptation au travail, à l'environnement humain, à un manque de formation ou à une formation inadaptée? A un secteur professionnel sinistré? Pouvez-vous vous reconvertir?

Les mois d'inactivité entre deux petits boulots donnent à un CV un aspect chaotique. Pour harmoniser le parcours professionnel, il est inutile de tricher sur les dates.

Mieux vaut opter pour une présentation par thèmes et mettre en avant vos compétences. Activités bénévoles, jobs occasionnels sont aussi à mettre en valeur pour prouver votre dynamisme.

 

L'interruption de carrière

Les femmes actives sont de plus en plus nombreuses : les trente-cinq heures et les aménagements du temps de travail permettent maintenant à la plupart d'entre elles de concilier vie professionnelle et vie privée.

Mais certaines, pour lesquelles le RTT n'existe pas et qui ont des horaires incompatibles avec la vie de famille, choisissent d'interrompre leur carrière pendant quelques années pour rester près de leurs bébés jusqu'à l'âge de la maternelle. Pour elles, l'interruption est relativement courte et le retour à la vie professionnelle planifié.

Parfois, le retour à la vie professionnelle n'était pas programmé, mais il s'impose à la suite d'un incident de vie; c'est le cas des femmes qui deviennent veuves, qui divorcent, ou dont le conjoint est atteint d'une maladie handicapante. Retravailler après plus de quinze ans de vie au foyer, c'est difficile, mais pas impossible.

- Faites les formations nécessaires pour être "dans le coup", et prouvez-le.
- Montrez votre motivation, votre disponibilité : les enfatns sont grands, pas de risque de congé parental!

Dans votre CV, expliquez votre interruption de carrière entre deux postes par la phrase suivante : 1994-1999 : années consacrées à l'éducation de mes enfants. Si vous voulez à présent retravailler, indiquez : de 1995 à ce jour : années consacrées à l'éducation de mes enfants.

Wednesday, June 27, 2007

 

L'immobilisme

Entreprise en plein essor, collègues et supérieurs sympathiques, salaire satisfaisant, travail intéressant : autant de bonnes raisons de rester fidèle pendant quinze, vingt ans, parfois plus.

Alors le départ, qu'il soit volontaire ou forcé, est dû en général à une restructuration : nouvelle direction, nouvel environnement, nouvelles orientations, un désir marqué de renouveler les équipes. Qu'importe la cause, il faut rebondir.

Cet immobilisme est parfois mal vu car il est synonyme de passivité; avec l'âge on peut craindre un esprit routinier, des problèmes d'intégration dus à un esprit " maison" dont il est difficile de départir.

Votre atout majeur, c'est l'aspect "expertise" de votre métier dont vous devez connaître toutes les facettes. Si vous avez occupé plusieurs postes, mettez-les en évidence pour montrer que vous êtes adaptable.

 

La carrière "papillon"

C'est ainsi qu'on nomme l'instabilité professionnelle : cinq entreprises en sept ans, ou trois métiers complètement différents en cinq ans, par exemple.

On peut en conclure que vous avez des difficultés d'intégration, que vous ne restez pas en place, que vous ne supportez personne, ou que personne ne vous supporte. Ce n'est toutefois pas le cas lorsque vous avez quitté un métier ou un secteur sinistrés pour aller vers des fonctions plus porteuses

Le butinage peut donner à votre CV une image désordonnée. Il faut donc lui rendre une unité

Cette diversification vous a donné des compétences variées.

- Exploitez-les au mieux en présentant un CV thématique

- Si vous répondez à une petite annonce, insistez dans votre lettre sur les compétences qui se rapprochent le plus de celles définies par l'employeur.

- Prévoyez en entretien, des réponses qui ne soient pas pénalisantes.

 

Les parcours à risque

Les accidents de carrière sont fréquents et marquent profondément ceux qui les subissent. Ils en gardent parfois une véritable obsession et craignent que leur candidature, reflet de ces périodes difficiles, ne soit impitoyablement rejetée.

Or, il n'es pas question de tricher. Il faut donc minimiser l'impact des handicaps par une présentation judicieuse du CV et des réponses habiles en entretien.

 

L'absence de diplômes et d'expériences

Que pouvez-vous proposer à un employeur si vous avez ni diplôme ni expérience ? Votre adaptabilité, votre disponibilité, votre volonté d'apprendre sur le terrain, votre sens des responsabilités. Expliquez, par exemple, que vous avez animé une colonie de vacances, que vous vous occupez d'un centre aéré le mercredi, que vous assistez une personne âgée, vous aurez validé la qualité annoncée.

 

Les exclus de l'äge d'or

Cinquante-cinq ans et un formidable dynamisme, vingt-cinq ans et une expérience solide... trop âgé ou trop jeune, vous n'êtes plus ou pas encore dans la tranche d'âge dorée des 30-45 ans.

Que reproche t-on aux séniors? On suppose qu'ils manquent de dynamisme, que leur résistance au stress et à la fatigue est moindre, qu'ils peuvent avoir des difficultés pour s'intégrer à une équipe plus jeune, ou à un environnement en mutation incessante.

Opposez les atouts de votre âge :

- Les compétences étendues : "rouler sa bosse" pendant plus de vingt ans, cela donne de l'expérience; montrez que vous connaissez bien toutes les ficelles de votre métier en citant vos principales réalisations.

- La mobilité : vous n'avez sans doute plus d'enfants jeunes à charge qui puissent entraver votre disponibilité.

- La maturité : vous avez probablement acquis une certaine philosophie, c'est-à-dire la capacité de prendre du recul par rapport aux événements

A l'inverse, que reproche t-on aux juniors? L'inexpérience, la difficulté d'être pris au serieux dans des négociations ardues ou auprès de collaborateurs plus âgés. Vous devez montrer que vous avez déjà acquis, par vos stages en particulier, une expérience significative qui vous permet d'être immédiatement opérationnel, et faire preuve de votre maturité en citant des exemples concrets

 

La synthèse de vos notes

Avant de passer à la rédaction de votre dossier, et pour préparer dès à présent vos futurs entretiens, faites des fiches de synthèse qui vont résumer toutes vos conclusions.

Vos qualités

Notez celles qui correspondent au profil du poste
exemple: je suis adaptable = je me suis familiarisé avec le nouveau logiciel de comptabilité en 3 jours

Vos atouts

Relevez tout ce qui peut constituer un avantage : une expérience diversifiée ou originale (diplôme de l'Ecole du Louvre et de Sup de Co, par exemple), la connaissance d'une langue rare sur le marché du travail... Plus cet atout est atypique et plus il valorise votre profil.

Exemple d'un avantage incontestable si le poste recherché demande des connaissances linguistiques : "j'ai vécu dix ans au Chili et je parle couramment espagnol."

Vos emplois

Votre CV en fait le résumé, mais vous pouvez être amené à donner des précisions, en particulier sur les missions effectuées, les résultats positifs obtenus, les compétences acquises. N'oubliez pas qu'ils constituent votre "valeur marchande" Notez sur votre fiche les renseignements complémentaires.

Vos échecs

Les échecs font aussi partie de la vie professionnelle : une mission ratée, une négociation échouée, une promotion qui vous a échappé... Vous n'êtes probablement pas seul en cause, mais il serait maladroit d'en rejeter la responsabilité sur les autres. Analysez ces situations avec lucidité et définissez-en les causes : manque de travail, de psychologie, de compétences, de temps , de jugement, de collaborateurs ou de partenaires compétents, malchance, malveillance...

Vos handicaps

Un anglais hésitant, une maîtrise informatique insuffisante sont des points faibles auxquels vous pouvez remédier facilement par une formation complémentaire. Commencez dès aujourd'hui, si vous pensez avoir quelques lacunes dans des domaines essentiels pour votre métier. Mais votre profil présente peut-être des particularités moins facile à gérer.

 

Quel est votre comportement relationnel?

Le rapport aux autres est aspect dominant de la vie professionnelle, même en dehors des métiers en relation avec le public. Au quotidien, en entreprise, vous côtoyez collègues, supérieurs, collaborateurs. Ces traits de caractère définissent vos relations avec votre entourage. Répondez par oui ou par non.

- Affirmation de soi
Vous vous imposez facilement
Vous avez du mal à vous faire entendre.

-Aisance
Vous êtes à l'aise partout et avec tout le monde
Vous êtes gêné quand vous sortez de votre milieu social

-Apparence
Vous prenez grand soin de votre présentation
Vous vous occupez peu de votre aspect physique.

-Assurance
Vous êtes sûr de vous
Vous êtes timide

- Autorité
Vous vous faites naturellement respecter
Vous ne savez pas vous faire obéir

- Communication
Vous savez faire passer des messages clairs
Vous éprouvez des difficultés à transmettre vos idées.

-Compétitivité
Vous aimez gagner
Vous détesterz vous mesurer aux autres.

- Délégation
Vous savez confier un travail et vous faire représenter
Vous faites tout vous-même

- Diplomatie
Vous agissez avec tact
Vous ne mâchez pas vos mots

- Discipline
Vous acceptez de vous plier aux règlements
Vous détestez les contraintes

- Elocution
Vous vous exprimez aisément en public
Vous détestez prendre la parole devant un auditoire

- Esprit d'équipe
Vous aimez travailler en étroite collaboration
Vous préférez travailler seul

- Leadership
Vous êtes capable de diriger et de motiver une équipe
Vous ne savez pas commander

- Rapports avec la hiérarchie
Vous respectez vos supérieurs et ils vous apprécient
Vous êtes du genre "forte tête"

- Rapports avec vos pairs
Vous êtes heureux de leurs réussites
Vous les enviez

- Rapports avec vos subordonnés
Vous êtes apprécié, respecté, voire aimé
Vous avez des difficultés relationnelles

- Sens du dialogue
Vous recherchez toujours la concertation
Vous décidez le plus souvent seul

- Sociabilité
Vous recherchez les contacts
Vous vous méfiez des inconnus

Quel est votre caractère?

Vous avez une façon bien à vous d'appréhender la vie et les événements.

- Agressivité
Vous réagissez violemment à la moindre attaque
Vous laissez faire

-Ambition
Vous voulez progresser dans votre vie
Vous vous contentez de ce que vous avez

- Anxiété
Vous dominez mal vos craintes
Vous restez serein en toutes circonstances

- Calme
Vous êtes d'un naturel tranquille
Vous ne tenez pas en place

- Combativité
Vous vous battez pour obtenir ce que vous voulez
Vous vous découragez au premier obstacle

- Discrétion
Vous agissez avec réserve
Vous aimez vous faire remarquer

- Dynamisme
Vous débordez d'énergie
Vous êtes nonchalant

- Esprit critique
Vous savez faire la part des choses
Vous avez du mal à argumenter

- Exactitude
Vous êtes ponctuel partout
Vous êtes toujours en retard

- Fiabilité
On peut compter sur vous
Vous tenez difficilement vos engagements

- Impatience
Vous piaffez devant les obstacles
Vous savez attendre votre heure

- Impulsivité
Vous cédez vite à vos pulsions
vous vous maîtrisez très bien

- Indépendance
Vous avez besoin de liberté pour vous épanouir
Vous appréciez d'être encadré

- Intuition
Vos pressentiments se révèlent souvent exacts
Vous vous trompez souvent dans vos estimations

- Mémoire
Vous retenez facilement ce qui vous intéresse
Vous devez toujours tout noter

- Objectivité
Vous savez porter des jugements sans parti pris
Vous vous laissez facilement influencer

- Ouverture d'esprit
Vous vous intéressez à tout
Vous vous bornez à votre environnement

- Réalisme
Vous avez de la suite dans les idées
Vous êtes plutôt rêveur

- Stabilité
Vous avez de la suite dans les idées
Vous êtes toujours insatisfait

- Subtilité
Vous avez le sens des nuances
Vous vous attachez peu aux détails

Quelles sont vos aptitudes professionnelles?

Elles sont plus ou moins importantes, selon votre métier : un comptable n'a pas besoin d'être créatif pour réussir parfaitement dans son métier. Notez cependant que certaines qualités comme l'adaptabilité, la méthode ou le goût de l'effort sont appréciées à tous les stades et dans tous les milieux du monde du travail.

- Adaptabilité
Vous savez faire face aux imprévus
Vous supportez mal les changements

- Concentration
Vous pouvez être attentif
Vous restez dispersez facilement

- Créativité
Vous êtes un imaginatif
Vous restez dans les sentiers battus

- Esprit d'analyse
Vous discernez facilement les rapports entre les différents composants d'un fait
Vous établissez difficilement des enchaînements logiques

- Esprit de décision
Vous savez trancher à bon escient
Vous hésitez longuement avant de faire un choix

- Esprit de synthèse
Vous résumez facilement les faits
Vous vous perdez dans les détails

-Esprit logique
Vous savez tirer des conclusions raisonnées des faits
Vous êtes souvent contracdictoire

- Gestion
La responsabilité d'un budget ne vous effraie pas
Vous peinez pour faire vos comptes

- Goût de l'effort
Vous savez vous donner du mal pour réussir
Vous vous laissez porter par les événements

- Goût pour les chiffres
Vous savez jongler avec les chiffres,
les ratios, les statistiques
Vous êtes fâché avec la table de multiplication

- Méthode
Vous réfléchissez posément avant d'entreprendre un travail
Vous vous lancez dans le travail sans attendre

- Mobilité
Vous aimez bouger, changer souvent de décor
Vous êtes casanier et préférez travailler à votre bureau

- Perfectionnisme
Vous aimez le raffinement
Vous n'avez pas le sens du détail

- Persévérance
Vous allez jusqu'au bout de vos projets
Vous lâchez prise facilement

- Rapidité
Vous êtes vif
Vous travaillez lentement

- Résistance nerveuse
Vous faites face au stress sans perdre vos moyens
Vous êtes facilement déstabilisé

- Rigueur
Vous êtes précis dans vos idées et dans vos actes
Vous manquez d'exigence

- Sens de l'organisation
Vous aimez planifier votre travail
Vous êtes brouillon

- Sens pratique
Vous résolvez facilement les problèmes quotidiens
Vous êtes souvent débordé par les événements

- Rythme de travail
Vous êtes un marathonien, capable d'efforts soutenus à long terme
Vous savez travailler dans l'urgence ou Vous êtes un sprinter, qui travaille très bien sur un court laps de temps
Vous avez besoin de calme pour être efficace

- Sens des responsabilités
Vous aimez les assumer
Vous les redoutez et préférez suivre le mouvement


Quellles sont vos dispositions?

Etes-vous enclin :

- à analyser : vous savez très bien décrypter, observer, et trouver des explications logiques aux situations et aux événements,

- à communiquer : vous savez faire passer des messages clairs,

- à compter : vous jonglez bien avec les chiffre, les bilans, les ratios, les statistiques

- à coordonner : vous savez gérer les équipes, organisez les tâches des uns et des autres pour obtenir des résultats cohérents

- à créer : vous avez un tempérament artiste,

- à décider : vous savez tranche à bon escient quand c'est nécessaire

- à déléguer : vous savez confier un travail et vous faire représenter

- à diriger : vous êtes capable de motiver les autres pour atteindre un but commun.

- à gérer : la responsabilité d'un budget ne vous effraie pas

- à hiérarchiser les problèmes : vous êtes capable d'analyser les situations, de reconnaître les priorités

- à innover : vous avez souvent des idées originales

- à réaliser : vous savez mettre en pratique , traduire les idées en actes, passer de l'abstrait au concret.

- à rédiger : vous aimez lire, écrire, vous êtes apte à faire passer des idées bien structurée sur le papier.

- à synthétiser : vous savez très bien résumer les problèmes

- à traiter les questions abstraites

- à vendre : vous êtes enthousiaste, psychologue, persuasif.

Qu'en pensent les autres ?

Vous avez dressé votre portrait, tel que vous vous voyez. Etes-vous objectif? Ce n'est pas sûr. Soumettez vos notes à un proche qui vous connaît bien en lui demandeant d'être sincère. Vous aurez peut-être des surprises. La perception que les autres ont de vous à travers vos comportements est pleine d'enseignement

Sunday, June 24, 2007

 

Priorité à la vie associative

Qu'il s'agisse d'un club de sport, d'une amicale professionnelle, d'une association d'anciens élèves, ou d'un groupement de natifs de la même région, tout investissement personnel dans la vie associative a une signification positive : sens des responsabilités, esprit d'équipe, amour des contacts, qualités d'organisation, dynamisme, imagination... Autant de qualités qui dépeignent une personnalité forte et ouverte sur le monde. Aucun employeur n'y est insensible.

Attention cependant aux activités qui ont une connotation politique ou religieuse très marquèe; c'est un risque de quitte ou double. Si l'employeur a les mêmes opinions que vous, il aura une opinion favorable sur votre candidature; dans le cas contraire, l'a priori peut être négatif et vous causer préjudice.

 

Votre personnalité

A chaque fonction ses qualités. Lorsqu'une entreprise annonce qu'elle recherche un candidat dynamique, qui possède le sens de l'organisation, le sens du contact, une aptitude à motiver des équipes, etc..., elle attend que vous remplissiez ces critères de sélection subjectifs. Est-ce le cas?

Pour donner de vous un portrait fidèle, définissez les traits de votre personnalité.

Ces listes sont destinées à vous aider à faire votre portrait. Mettez une croix devant chaque phrase qui vous vous paraît le plus conforme à votre attitude, et cherchez ensuite tous les faits qui, dans votre vie privée et professionnelle, illustrent ces qualités.

Ainsi, lorsque vous savez que votre futur employeur attend que vous ayez le sens des responsabilités, cherchez dans votre vie scolaire, étudiante, professionnelle, sociale, culturelle, familiale, quand et comment vous avez assumé des responsabilités.

 

loisirs et caractère

Vos loisirs trahissent votre caracère. Vous êtes secrétaire, par exemple. Anoncer que vous donnez des cours d'initiation à l'informatique dans un club du 3 ème âge le samedi matin démontre :
- que vous avez le sens du contact,
- que vous aimez l'informatique.

Ces deux traits de caractère sont positifs pour emploi.

Si vous annoncez que vous êtes passionnée de tapisserie, cela indique que vous êtes méticuleuse et patiente, si vous faites partie d'un club scrabble, on en conclut que vous maîtrisez bien la langue française.

En revanche, le fait que vous fassiez du jogging n'a guère d'intérêt dans l'optique de votre fonction.

 

Vos loisirs

Interrogez-vous sur les qualités que vous avez développées dans es activités, et sur les compétences que vous avez acquises. Faites-en la liste.

activité qualités compétences
football esprit d'équipe adresse
endurance

maquettisme minutie adresse manuelle
patience

échecs patience esprit d'analyse
réflexion

Définissez ensuite les qualités essentielles pour le poste recherché.
Par exemple :

fonction qualités
comptable rigueur, minutie

esthéticienne goût des contacts, sens de l'esthétique

Dans votre CV, vous citerez en priorité les activités qui dénotent des qualités en rapport avec le poste recherché, celles qui ont développé chez vous des valeurs précieuses pour votre vie professionnelle.

Soyez précis. Annoncer "couture" n'est pas une information intéressante. Il est préférable de noter : "couture : réalisation de vêtements, de décoration d'intérieur".

Votre lettre de motivation citera vos traits de caractère en les étayant d'exemples précis.


 

votre bilan personnel

Pour l'approche et la réalisation de votre bilan personnel, nous entrons dans l'autre sphère, celle de votre vie privée.

 

Evaluations à la carte

La plupart des candidats à l'emploi rencontrent des difficultés pour faire l'évaluation de leurs compétences. Manque de recul, méconnaissance des qualités requises pour un métier donné, absence de partenaire qui puisse apporter un avis objectif...

L'ANPE offre aux demandeurs d'emploi plusieurs formes d'évaluations :

nb : Elle est recommandée si votre expérience vous semble dépassée. Elle débouche souvent sur une formation complémentaire.

Elle dure entre 1 et 10 jours en entreprise, sous la responsabilité d'un tuteur qui repère les qualités du candidaat à l'aide à préciser son projet professionnel.

Elle es menée en 1 à 5 jours, à la suite d'une réponse positive d'un employeur qui a recruté par l'intermédiaire de L'ANPE, afin de vérifier que les qualité et les compétences du candidat sont bien en adéquation avec celles demandées.


 

Vos emplois occasionnels

Vous achevez tout juste vos études. Mais vous avez "roulé votre bosse" en occupant ici et là des emplois occasionnels : distribution de prospectus, envois en nombre, accueil dans des salons, saisie informatique, classement...

Chaque expérience est à prendre en considération, car elle vous a apporté soir une compétence, soit la mise en pratique de qualités jusqu'alors peu exploitées.

A mentionner en entretien si vous n'avez pas d'autre expérience à offrir.

Notez pour chacun de ces emplois :


 

Vos expériences professionnelles

Elles représent pour un employeur la partie la plus intéressante de votre CV, et c'est probablement sur cet aspect de votre parcours qu'en entretien porteront la plupart des questions.

Lorsque vous adressez votre dossier de candidature à une entreprise, votre message est "Je voudrais travailler pour vous." La question qui vient en toute logique à l'esprit de l'employeur : "Que me proposez-vous?" Votre réponse :"Je vous propose ces compétences, cette expérience, et ces qualités personnelles..."

Vous l'avez compris, pour intéresser l'employeur, vous devez être en mesure de lui exposer clairement ce que vous pouvez faire pour lui : mettre à son service tous les savoir-faire acquis dans votre parcours

Notez pour chaque entreprise :

- le nom de la société,

- les activités,

- le nombre de salariés,

- le chiffre d'affaires,

- votre titre,

-votre position dans la hiérarchie,

- l'environnement : collègues, subalternes, partenaires, concurrents...

- votre fonction,

- vos activités,

- les compétences acquises,

- les résultats obtenus,

- votre date d'entrée,

- votre rémunération à l'entrée,

- la date de votre départ,

- votre rémunération au départ,

- la cause de votre départ.

En entretient, on vous demandera sans doute les raison d'un départ volontaire d'une entreprise, tout comme les motifs d'un licenciement. Votre bilan vous permettra de répondre sans panique.

Départ volontaire Licenciement

Cerner les raisons

Salaire insuffisant Inadaptation au poste

Travail inintéressant Manque de formation

Perspectives d'avenir inexistantes Motif économique

Difficultés relationnelles Désaccord avec la direction

Vous devez pouvoir indiquer sur votre CV, au minimum, pour chaque poste :

- les dates d'entrée et de sortie,

- le nom de la société, ainsi que son activité, son chiffre d'affaires, le nombre de salariés,

- l'intitulé du poste,

- la description de votre fonction,

- les résultats obtenus.

Poste Compétences

Directeur du service financier Préparation, suivi, exécution des budgets

Contrôle et analyse de la gestion de la trésorie et

des salaires

Rédaction des déclarations fiscales et sociales


  1. Notez pour chaque entreprise :

 

Vos séjours à l'étranger

Ils complètent et valident vos connaissances en langues. Plus le séjour a été long et actif, plus il a de valeur.

Il est inutile d'évoquer dans un CV les mois de vacances passés sur une plage espagnole.

En revanche, un séjour de trois mois comme jeune fille au pair aux USA, deux années de scolarité en Argentine où votre père était en poste, par exemple, représentent une expérience marquante.

Pour chacun de vos séjours, notez :
-le pays,
- les dates,
- le cadre (famille, lycée, université, club...),
- les activés (cours de langues, sport, tourisme...),
- le bénéfice (linguistique, culturel, amical..).

 

Les langues étrangères

Savoir s'exprimer, converser, négocier en anglais est aujourd'hui essentiel dans la grande majorité des métiers. Les connaissances dans d'autres langues sont aussi appréciées.

Si vous possédez un très bon niveau dans une langue peu courante, vous avez incontestablement un atout, car vous êtes rare sur le marché du travail.

Si le poste en vue exige un excellent niveau en langue étrangère, il est indispensable de mentionner vos connaissances dans votre CV, et de le noter aussi dans votre lettre.

La difficulté pour la plupart des candidats réside dans l'estimation du niveau de connaissances. Ceux qui pratiquent une langue au quotidien dans leur vie professionnelle connaissent leur capacités et leurs limites.

Mais un candidat qui peut parfaitement comprendre un article de journal et en faire une traduction fidèle peinera pour participer efficacement à une discussion âpre dans la même langue.

Soyez rigoureux dans votre appréciation : il est probable qu'au cours d'un entretien, l'employeur vérifiera vos connaissances.

Si vous avez de toute évidence bluffé, vous serez éliminé, et si vous êtes de bonne foi, vous perdrez tout de même un peu de votre crédibilité.

 

Zoom sur les stages

Etudiant dans une école de journalisme, Xavier, 22 ans, recherche un nouveau stage. Pour étayer sa demande, il développera les stages précédents effectués dans le domaine de la presse.

1997 classe de 3 è stage d'une semaine à la rédaction de la république de Seine-et-Marne - couverture d'événements régionaux avec une journaliste, essais de rédaction de papiers, correction orthographique sur ordinateur. Bonne ambiance, bonne appréciation du rédacteur en chef.

1999 classe de 1 er stage d'une semaine au service des sports de Libération. Conférences de presse, matchs, recherches documentaires pour rédaction d'un article sur le footballeur XXX. Il faut être rapide et toujours en alerte. Bonne appréciation du responsable du service.

Ce que j'ai appris : autonomie, rapidité d'exécution, maîtrise de l'ordinateur. Ces stages m'ont confirmé dans mon choix d'orientation.

Thursday, June 21, 2007

 

Recherchez pour chacun de ces stages

  1. les dates
  2. l'origine (école, relations, candidature spontanée, petites annonces...)
  3. le nom de l'entreprise
  4. le service
  5. la fonction
  6. l'appréciation du maître de stage
  7. les compétences acquises
  8. le montant des indemnités reçues
  9. la rédaction d'un mémoire (thème, titre, note obtenue...)

 

Un parcours

Pour faire son bilan formation, Adrien, 25 ans, a noté scrupuleusement les différentes étapes de sa scolarité ainsi que ses réflexions personnelles sur le déroulement de ses études. Cela lui permet de tirer des conclusions sur son tempérament.

Il ne retiendra, dans son CV, que certaines informations (indiquées ici en gras).

1983-1990 Primaire à l'école Ste-Cécile. Bons résultats.
1990-1996 Secondaire à ST-Dominique. Bon en sport et en histoire-géo
lacune en maths
1993 Brevet des collèges.
1995 Bac français, 2 points d'avance.
1996 Bac ES au rattrapage. 16 en histoire, 5 en maths.
1996-2001 Paris X Nanterre.

Notes personnelles: j'ai bien aimé la fac, mais j'ai manqué de pression et d'encadrement pour travailler assez, ce qui explique que j'ai dû repasser chaque année des partiels en septembre et que j'ai redoublé la licence. Difficulté à savoir ce que je valais, j'ai eu trop confiance en moi .

2000 Licence d'histoire

Notes personnelles : j'ai présenté les concours d'entrée à Science Po et à des écoles de journalisme. Echec partout. Evidence : je manque de connaissances de fond, pas assez de travail. Il faut que je passe à la vitesse supérieure.

2001 Maîtrise d'histoire contemporaine Paris X Nanterre

Notes personnelles : j'ai retenu la leçon de l'année dernière, j'ai davantage travaillé. Reçu à Sciences Po Paris. Efforts récompensés.

2000-2001 4e année IEP Paris

Notes personnelles : choix de cours sur relations internationales, enjeux politiques. Ok sur les exposés , pas de problèmes pour parler en public, Ok sur le plan des travaux écrits. Niveau d'anglais un peu juste. Manque d'approfondissement des connaissances sur certaines matières; cause : manque de temps.

2001-2002 5e année IEP Paris

Notes personnelles : 5 mois de stage à l'ambassade de France à Washington : rédaction de la News Letter, beaucoup de progrès en anglais que je parle presque couramment, et pas mal de copains.

2002 Diplômé de l'Institut d'etudes politiques Paris

Bilan de ma scolarité : quand je veux, je peux, mais j'ai des difficultés à estimer mon temps de travail et j'ai besoin d'avoir des défis à relever pour réussir.

 

vos stages

Définissez bien les compétences et les savoir-faire acquis au cours de vos stages, ils feront probablement l'objet d'une ou plusieurs questions du recruteur.

Evidemment, plus on avance en âge, moins ce chapitre stages à d'influence sur le parcours, et à 40 ans passés, les stages de l'adolescence n'ont plus qu'une valeur symbolique.

 

Vos études

les causes d'échec éventuel : maladie, problèmes familiaux, manque de travail, lacune antérieures, problèmes de compréhension dans certaines matières...

Cette recherche n'est pas inutile; en refléchissant sur vos jeunes années, sur ce qui vous a conduit à réussir ou à échouer, vous comprendrez mieux vos aptitudes et votre caractère. Notez les dates, les diplômes, mais aussi les cours, les ambiances, les difficultés, les commentaires des enseignants, ceux de vos parents ou les vôtres.

Ce n'est pas du temps perdu, car ces notes vous permettront d'avancer dans votre réflexion.

Plus votre expérience est riche, moins les diplômes ont d'importance pour un employeur, excepté les diplômes professionnels et techniques, ainsi que ceux des grandes écoles ou les troisièmes cycles.


 

Votre formation

Elle comprend plusieurs points : les études, qui mènent en principe à des diplômes, les stages qui les complètent, les langues étrangères et les séjours à l'étranger, les connaissances en informatique, et les formations complémentaires, le cas échéant.

 

Votre bilan professionnel

Il comprend deux volets : d'une part vos études, qui ont, en principe, anticipé, préparé votre carrière, et vos expériences professionnelles, qui constituent l'essentiel de votre dossier de candidature.

 

et dans la pratique...

Réunissez tous les documents qui peuvent vous éclairer sur votre passé : agendas, feuilles de paie, contrats de travail....

Prévoyez donc du temps et du calme.

Munissez-vous d'un bloc et d'un stylo.

Faites appel à votre mémoire, à votre rigueur et votre honnêteté intellectuelle. Il est plus facile de se souvenir de ses succès que de reconnaître ses échecs, et a fortiori ses erreurs. Pourtant, c'est par l'erreur que l'on progresse. Tirer parti de ses échecs est un bien meilleur enseignement que les recommandations des ainés, et les préceptes des livres. Mais pour tirer parti de ses erreurs, il faut en relever les causes.

Ne vous cherchez pas d'excuses, endosser vos responsabilités, mais ne vous dévalorisez pas non plus. Personne n'est bon tout le temps. Evitez aussi le piège de la rancune; ressasser des échecs, des injustices et des coups bas ne sert pas votre cause. Tirez-en les conclusions qui s'imposent et tournez-vous vers l'avenir.

Dans un premier temps, notez tout ce qui vous vient à l'esprit. Vous ferez un peu plus tard la sélection de ce qui est vraiment important pour votre dossier de candidature.

 

Les bonnes raisons de faire votre bilan

Il n'est pas nécessaire d'être en situation de recherche d'emploi pour faire son bilan. Savoir où vous en êtes de votre évolution, connaitre vos points forts pour les optimiser, vos points faibles pour y remédier ou les contourner permet d'envisager votre avenir, et d'être en mesure de gérer au mieux les situations difficiles.

Avoir un bilan exploitable en quelques heures pour rédiger ou actualiser son CV permet de ne pas être pris au dépourvu et d'être prêt à rebondir très vite. Idem pour une opportunité à saisir au vol.

Les employeurs fondent leur appréciation des candidats d'après les caractéristiques du poste à pourvoir. On ne demande pas au comptable d'une entreprise du bâtiment la même formation et les mêmes qualités qu'au directeur artistique d'une agence de publicité.

A chaque poste correspond un profil composé de deux critères :

- Les connaissances théoriques, pratiques et/ou techniques, qu'on nomme critère objectifs : ce sont le diplôme, ou le niveau de formation, et le nombre d'années et la qualité de l'expérience. C'est tout simple: vous les avez, ou vous ne les avez pas.

- Les qualités et les aptitudes, fonction du poste : sens de l'organisation, dynamisme, rigueur... mais aussi du contexte de l'entreprise; le collaborateur d'un chef de service autoritaire devra être souple et diplomate, la collaboratrice d'un directeur de production désordonné devra avoir e grandes qualités de rigueur et d'organisation.

L'appréciation de ces qualités est subjective, et sujette à caution, parce qu'il faut les illustrer. Tout le monde n'a pas la même notion de la persévérance, du perfectionnisme, ou de la rigueur. Vous devez donc donner aux recruteurs des éléments pour établir leur jugement, et mieux encore, pour leur prouver que vous êtes LE bon candidat pour eux.

Comment exprimer vos qualités, vos compétences si vous n'avez pas, avant d'entreprendre votre démarche de recherche d'emploi, dressé un bilan rigoureux de votre profil professionnel et personnel?

Ce bilan est d'ailleurs indispensable pour composer un CV sérieux et une lettre convaincante. Indispensable aussi pour préparer vos réponses en entretien. Investissez quelques heures dans ces recherches. Ce temps ne sera pas perdu, il vous permettra d'être plus efficace dans votre recherche d'emploi.

 

2 dressez votre bilan

Evaluation, bilan, mise au point : qu'importe le terme. Pour préparer votre dossier de candidature, vous devez savoir qui vous êtes, ce que vous savez faire, ce que vous voulez faire, ce que vous ne pouvez pas faire. A vos crayons.

 

Puis-je contacter les entreprises par téléphone uniquement?

Certaines petites annonces indiquent aux candidats un numéro de téléphone uniquement. Dans ce cas, pas d'alternative. Vous devez joindre le recruteur par téléphone. Si l'annonce précise "envoyer CV+ lettre à... une adresse", vous devez impérativement envoyer votre dossier. Dans le cadre d'une candidature spontanée, rien ne vous empêche en effet de contacter l'entreprise par téléphone. Mais pour que votre démarche aboutisse, il est préférable que vous ayez une grande habitude de ce mode de communication, et que vous soyez très à l'aise. Si vous avez des talents incontestables d'orateur, pourquoi pas? mais sachez que ne pourrez sans doute pas faire l'économie d'une lettre et encore moins d'un CV.

 

Des amis me persuadent de travailler en intérim. Je me demande si c'est une bonne solution.

Le mot intérim est souvent synonyme d'attente et de précarité. On travaille en intérim faute de mieux. C'est un tort, car l'intérim est une solution emploi très satisfaisante, pour plusieurs raisons : la souplesse. Mère de famille, vous apprécierez peut-être de pouvoir bénéficier des vacances scolaires d'été pour vous occuper de vos enfants. Ou pour avoir la liberté de vous adonner à vos hobbies. Autre caractéristique de l'intérim : la diversité. Changement de cadre, de travail, de collègues. Autant d'expériences valorisantes quand on est débutant, et qui sont un gage d'adaptabilité. Evidemment, en intérim, la médiocrité ne pardonne pas. Si vous êtes bon, vous aurez des missions nombreuses, et on vous redemandera. Un intérimaire qui ne donne pas satisfaction... on ne le garde pas. Curieux, dynamique, bosseur, l'intérim vous plaira certainement. Mais si vous aimez la routine et la sécurité, vous ne serez pas à l'aise dans cette formule emploi.

 

Et en attendant de trouver un emploi...

Si vous recherchez activement un emploi, vos journées seront certainement bien remplies : lecture des journaux, consultation des petites annonces, rédaction de lettres de motivation...

Mais très vite cette rupture de rythme peut vous peser, et vous ressentirez la désagréable impression de vous déconnecter du monde du travail.

Par ailleurs, les semaines qui passent créent un "trou" dans votre CV qu'il vous paraîtra ensuite difficile d'expliquer en entretien. Et la rédaction de candidatures en solitaire dans son appartement ne favorise pas les contacts, éléments indispensables de la recherche d'emploi.

Voici de bonnes raisons de mettre à profit cette période pour différentes activités que vous n'aviez pas eu le temps d'entreprendre avant. Un chômeur actif a davantage de chances de rebondir qu'un chômeur passif. Ce sont vos goûts personnels qui doivent guider vos choix, mais raisonnez aussi en terme de CV et d'entretien. Une période de chômage peut être "enrichie" par une formation, quasiment gommée par une ou plusieurs missions en intérim, et valorisée par une participation à une oeuvre ou une association.

Côté loirsirs, vous pouvez profiter de vos heures creuses pour apprendre le bridge ou les échecs, fabvorables à la concentration intellectuelle, prendre des cours d'aquarelle qui vont développer votre sens artistique, mais rien ne sera autant apprécié que votre investissement personnel dans la vie associative de votre ville... L'un n'empêche pas l'autre.

 

Les étapes de la prospections

  1. Votre bilan : outil de base pour rédiger votre dossier de candidature
  2. Partenaires : relations-relais pour conseils ou recommandations.
  3. Ciblage des contacts : sélection des entreprises à joindre.
  4. Recherche d'informations : pour ajuster.
  5. CV : pour vous faire connaître.
  6. Lettre : pour affirmer votre motivation.
  7. Entretien : pour montrer que vous êtes le bon candidat.


 

Comment organiser vos recherches

A partir du moment où vous décidez, de votre propre chef ou à la suite d'un incident de parcours, de rechercher un emploi, vous vous lancez dans une entreprise.

Pour que "l'aventure" se déroule dans les meilleures conditions, organisez-vous. Procédez par étapes; ce professionnalisme portera ses fruits.

Ne "zappez" pas, ces étapes, vous devrez les franchir, quel que soit le poste que vous recherchez. Le CV est devenu indispensable à tous les échelons de la vie professionnelle.

Même si votre prospection est téléphonique, vous aurez à parler de votre formation, de votre expérience. Rien de tel qu'un CV pour avoir à l'esprit, et sous les yeux, un fidèle portrait de votre parcours.

 

Vous voulez travaillez à l'étranger

Les expériences internationales sont un atout incontestable. Les jeunes diplômés le savent bien, et multiplient les stages hors de nos frontières pour dynamiser leur CV et enrichir leur carnet d'adresses.

Vous pouvez chercher à travailler pour une entreprise française implantée à l'étranger, en posant votre candidature au siège en France.

Autre possibilité : contacter une entreprise étrangère dans son pays.

La première étape consiste aussi à recueillir un maximum d'informations sur le pays qui vous intéresse : connaître ses capacités d'accueil de collaborateurs étrangers, et les profils recherchés. Certains pays recrutent davantage des ingénieurs que des financiers, par exemple. En revanche, la gastronomie et les industrie du luxe sont appréciés à peu près partout. Informez-vous auprès de l'ambassade du pays qui vous intéresse, ou de l'Office des migrations internationales (à Paris et en province), ou encore du service international de l'ANPE, qui vous proposeront également de consulter les petites annonces.

Il est important de connaître : la législation du pays, les conditions de séjours et de travail des ressortissants étrangers, le système social, les conditions économiques, les secteurs en expansion...

La condition de cette activité à l'étranger : parler couramment la langue du pays.

 

Faites votre bilan

Savoir ce que vous valez, connaître votre potentiel pour mieux l'exploiter, c'est un impératif absolu pour réussir à bien gérer votre vie professionnelle.

Faire son bilan est la première étape de toute recherche d'emploi, mais c'est aussi une méthode de promotion interne dans l'entreprise.

Bilan et évaluation n'ont pas pour objectif l'autosatisfaction ou l'autodestruction. Ils sont destinés à cerner les domaines où vous êtes bon, et ceux où vous rencontrez des difficultés. Ne vous arrêtez pas à ce constat. Il est fait pour vous permettre de remédier à une insuffisance de compétences et de devenir encore meilleur là où vous êtes bon. Par une remise à niveau ou des formations complémentaires, par exemple.

Adressez vous à la Chambre de Commerce ou à la Chambre des Métiers de votre région, à l'ANPE, aux ASSEDIC. Des organismes semi-publics organisent des modules de formation et de remise à niveau en informatique sur une durée de trois jours, par exemple, ou une spécialisation pour être à l'aise au téléphone en anglais...

 

Vous êtes licencié

Entre le jour où vous quittez votre entreprise et le jour où vous en intégrez une autre, vous passerez sans doute par des phases successives, de la colère à la tristesse, de la rancune au découragement. Un licenciement, ça se "digère". Plus ou moins vite et plus ou moins bien selon les enjeux. Mais une période de deuil est indispensable à vivre pour pouvoir repartir libéré de sentiments négatifs.

- Ne vous laissez pas accabler. Ce genre d'incident de parcours, qui est devenu fréquent, n'a rien de déshonorant.

- Exprimez votre peine à vos proches plutôt que de ressasser votre rancoeur. Oubliez tout désir de vengeance, vous avez mieux à faire. Dire pis que pendre sur votre ex-patron, cela vous défoulera peut-être, mais cela n'arrangera pas votre prepre image.

- Essayez de tirer une conclusion positive personnelle des années passées dans l'entreprise, pour les utiliser par la suite dans votre prochain job.

- Faites le maximum pour être bien clair dans votre projet de vie, la perception de vos atouts.

Pour vous, le passage est provisoire et, souhaitons-le, très bref. Mais il est important de prendre très vite la situation en main et d'organiser la parenthèse emploi.

- Organisez votre emploi du temps en découpant des plages horaires; heure de lever régulière, consultation de journaux, recherches documentaires...

- Conservez vos acquis professionnels : l'usage d'une langue étrangère en lisant la presse dans le texte ou en regardant la télévision dans cette langue, par exemple.

- Renseignez-vous sur les possibilités de formations complémentaires auprès de l'ANPE ou de l'APEC.

- Profitez de cette relatiove disponibilité pour prendre en main votre forme, physique, morale, intellectuelle. Faites de la gymnastique, de la marche, du jogging. Evitez les abus de café et d'alcool. Ils meublent le temps libre, apaisent vos inquiétudes ou suppriment votre fatigue, dans un premier temps, mais ils minent encore plus sûrement votre santé. Mangez sainement, dormez suffisamment. Ce conseil n'est pas futile. Vous avez d'autres préoccupations, bien sûr, mais la mine abattue, les traits tirés, l'allure accablée et l'embonpoint ne sont pas vos alliés. Si vous voulez gagner, il faut avoir l'air d'un gagnant.

 

Vous cherchez un premier emploi

Vous avez une expérience courte, acquise grâce à des stages, ou pas d'expérience du tout. Ce qui ne facilite pas a priori la rédaction du CV et de la lettre. Ils sont cependant indispensables.

Votre CV est votre premier passeport professionnel. Utile dans l'immédiat, et précieux pour l'avenir, puisqu'il vous servira de document de base pour tous les CV qui jalonneront votre vie professionnelle.

 

1 où en êtes vous?

Le Cv est le document de base de la vie professionnelle. Sa vocation essentielle est de vous permettre de chercher et de trouver un emploi, quelle que soit votre situation actuelle.

 

Le guide Marabout du CV et de la recherche d'emploi de Florence Le Bras

Objectif emploi! Tout ce qu'il faut savoir pour bien gérer son parcours professionnel. CV, lettres d'accompagnement, entretiens : voici les conseils et astuces des professionnels du recrutement pour franchir avec succès toutes les étapes de la recherche d'emploi.

 

enfance et partage

Son domaine d'action s'est rapidement étendu à la lutte contre la maltraitance des mineurs en France.
www.enfance-et-partage.org

 

unis-cité

des actions de solidarité à temps plein, variées, indemnisées, pendant une période déterminée.
www.unis-cite.org

 

Aux Captifs, la libération

Cette association va à la rencontre de toutes les personnes vivant dans la rue, pour leur proposer un soutien. Des bénévoles organisent des tournées de rue, à pied le jour, en bus la nuit, pour entrer en contact avec toutes les "mains nues" de la ville.
www.captif.asso.fr

 

Aide au choix de vie

Concernant les marginaux, il ne peut y avoir de formation ni d'insertion professionnelles réussies si elles ne s'effectuent pas en même temps qu'une édification de la personne tout entière. L'association Aide au choix de vie s'occupe ainsi de l'insertion personnelle, sociale et professionnelle de jeunes adultes en grande difficulté, envoyés par des travailleurs sociaux, des éducateurs de rue et autres service spécialisés.
http://perso.orange.fr/asso.acv

 

Acte

Acte est un cabinet d'outplacement associatif pour cadres et jeunes diplômés cherchant à se (re)positionner sur le marché du travail.
www.acte.asso.fr

 

habitat et humanisme

Cet organisme s'occupe d'acheter, de réhabiliter et de gérer des logements, pour les louer de manière pérenne à des familles en difficulté envoyées par les services sociaux.
www.habitat-humamisme.org

 

Droits d'urgence

Droits d'urgence est une association de lutte contre l'exclusion par l'accès au droit.
www.droitsdurgence.org

 

Mouvement pour la réinsertion sociale (MRS)

Structure d'accueil, d'orientation et de réinsertion pour les détenus sortis de prison depuis moins d'un an, le MRS est constitué exclusivement de bénévoles. En collaboration avec les conseillers d'insertion des Services pénitentiaires d'insertion et de probation (Spip), les services sociaux et les associations spécialisées, les accueillants suivent à deux les efforts de réinsertion d'un ancien détenu, en lui apportant soutien, aide administrative et conseil.
www.mrsassociation.net

 

Association nationale des visiteurs de prison (ANVP)

Face à l'immense détresse des prisonniers, un seul remède : le dialogue. Le dialogue rompu avec l'extérieur, et surtout le dialogue entre le prisonnier et l'avenir, cette lueur d'espoir qui permet d'avancer, malgré tout. Le visiteur de prison intervient auprès des détenus qui en font la demande, souvent des personnes dont la famille est loin.
www.anvp.org

 

association Astrée

L'Astrée apporte son soutien aux personnes en prise à des difficultés passagères (solitude, chômage, deuil, maladie...) par l'écoute et le soutien.
www.astree.asso.fr

 

chapitre 116

Lorsqu'ils se rencontrent dans les banlieues, jeunes et adultes paraissent n'avoir rien à se dire. En dehors de l'image générale d'un danger représenté par les jeunes des quartiers voisins d'une part et de l'intimité des relations familiales d'autre part, les adultes n'ont aucune représentation stable des jeunes: ceux-ci sont tour à tour anomiques, perdus, victimes pitoyables, attendrissants, menaçants, coupables, méchants... Les jeunes sont en dehors et incarnent un monde défait et peu perceptible. Ces jeunes ne sont pas "ceux" des adultes qui ne reconnaissent pas leur propre jeunesse dans la galère, son incertitude, son extrême passivité, sa dépendance et sa rage. Aussi, toutes les explications circulent et aucune ne se stabilise. Les jeunes décrivent la même désorganisation et le même manque de projet collectif que les adultes, les uns et les autres ne manifestent ni solidarité ni conflit, et ne peuvent guère se reconnaître mutuellement à travers des points communs définis par les uns et par les autres comme des absences, comme des vides. Alors, les jeunes, qu'on les croit coupables ou victimes, sont perçus comme des classes dangereuses.
Cependant, ce sont bien les mêmes problèmes, vécus de façon différente, qui dominent chez les jeunes et chez les adultes : faible intégration, déficit des convictions et de l'action collective, images ambivalentes des institutions...

fin

 

chapitre 115

Parfois, le contrôle répressif semble honteux et tenu dans l'ombre et, comme les travailleurs sociaux, les juges se démarquent de la police. "La question principale est : pourquoi un jeune est devenu délinquant?"

 

chapitre 114

Le policier invité dans le groupe de Sartrouville explique qu'il est bien difficile de distinguer le jeune délinquant du jeune victime parce qu'il s'agit souvent de la même personne. Les jeunes violents sont aussi des jeunes qui subissent les violences et tout toxicomane est un malade qu'il faut soigner et un dealer qu'il faut punir. "Le même mineur est victime et le même délinquant, au fond, c'est la même chose si vous voulez." Le même"client" relève à la fois du contrôle et de l'assistance. Le commissaire de police insiste aussi sur le rôle de l'image de la délinquance proposée par les média, image des gendarmes et des voleurs perçue par des gens qui demandent alors à la police de réprimer là où elle ne peut que rassurer et "assister" des personnes inquiètes. Le contrôle policier fonctionne comme une assistance, de fait. "Il ne faut pas confondre les faits délictueux par rapport à la loi et une attitude ni délictuelle ni marginale, mais qui peut paraître délinquante pour les adultes non avertis. Prenez par exemple les rassemblements de jeunes avec des mobylettes, c'est une attitude qui n'est pas délinquante mais qui gêne le voisinage qui la ressent comme une agression, mais qui n'est pas à proprement parler de la délinquance... Prenez par exemple le foyer des personnes âgées de la rue Karl-Marx , le fait de voir quatre jeunes en train de fumer une cigarette, elles pensent à la drogue et elle nous le font savoir."

 

chapitre 113

Les policiers, une dizaine, qui ont participé à la recherche soit comme membres des groupes, soit comme interlocuteurs, soulignent tous qu'ils sont soumis à une demande de répression extrême. On leur téléphone parce que quatre jeunes fument dans une cage d'escalier, les personnes âgées appellent constamment la police dès que des jeunes circulent dans leur quartier. Les commerçants souhaitent des rondes dans les rues de leur ville. Ces policiers, certainement pas hostiles à la répression, ont tous le sentiment d'être beaucoup moins répressifs que ce que leur demande une grande partie de la population. Tous soulignent que la délinquance augmente mais tous sont frappés par le caractère irrationnel de la peur et la demande excessive de contrôle qu'elle provoque.

 

chapitre 112

Un des problèmes de l'éducation renvoyant plus directement au sentiment de scission entre le privé et le public est celui de la concurrence éducative; non seulement les parents se sentent décalés par rapport à l'expérience des jeunes, mais ils se sentent aussi dépossédés. Au lieu de bénéficier de soutiens extérieurs, certains parents ont l'impression que l'école et les média dispensent à leurs enfants des messages et des informations concurrentes. Les plus jeunes ont plus ou moins d'autres connaissances que celles de leurs parents, ils semblent avoir en dehors de la famille une vie autonome et inconnue que presque tous perçoivent comme une menace puisque le contenu de l'éducation scolaire et l'absence de régulation communautaire rendent ces expériences étrangères. On a du mal à distinguer ce qui est nouveau de ce qui est marginal : "Ils écoutent la musique qu'ils veulent mais quand même, à un moment donné, il y a des musiques qui deviennent marginales", dit Barthe.

 

chapitre 111

On ne sait plus dans quel monde on élève les enfants. Les modes d'éducation, la culture et la nature des emplois, par exemple, ne changent pas sur le même rythme, ce qui procure toujours un sentiment de décalage. On ne comprend pas toujours ce qui se passe et ce que l'on fait. Aujourd'hui, on a l'impression qu'il n'y a pas de cohérence d'ensemble, déclare Chrétien à Clichy. Avant, ça s'organisait bien, il y avait une cohérence générale de l'éducation. Maintenant, ça change constamment, il faut que tu apprennes à être très souple et très adaptable. Chrètien vit le monde comme imprévisible, n'offrant pas de point d'ancrage véritable. Le métier de parent est devenu difficile justement parce qu'il est devenu un "métier" nécessitant des connaissances et de l'information puisqu'il n'est plus possible d'élever ses enfants comme l'on a été élevé soi-même. "Avant, on laissait l'enfant grandir normalement dans sa famille, on n'avait pas besoin de psychologie." Ce qui était naturel ne l'est plus, on reçoit des conseils éducatifs multiples sur l'art de communiquer avec ses enfants, de leur faire suivre des études...

Wednesday, June 20, 2007

 

chapitre 110

En fait, l'image qui domine l'école du passé est celle d'une capacité d'éducation morale qui allait bien au-delà des leçon de morale proprement dites.

 

chapitre 109

peu importe que les jugement soient contradictoires, que l'on admette que le niveau culturel augmente en même temps que l'école se dégrade, il reste une représentation ferme du rôle passé de l'école de la République. Aujourd'hui, l'école n'est plus l'agent d'une éducation morale fondamentale. La plupart du temps, les maîtres et les professeurs ne savent plus tenir leurs élèves et les aimables chahuts évoqués dans les groupes n'ont plus rien à voir avec la violence actuelle dont les récits reviennent sans cesse. Le contenu moral de l'éducation a disparu. "Une chose, dans le temps, il y a vingt ans, on apprenait à l'école le vocabulaire et la morale. Ca donnait une personnalité aux gens, des petites choses qu'on apprenait et qui donnaient le sens d'une vie. Et ça prenait de l'ampleur en grandissant chez l'être humain. A 16-18 ans s'affirmait la personne. Aujourd'hui, on ne l'enseigne plus à l'école et c'est un grand malheur.

 

chapitre 108

L'école n'est plus identifiée à la République ni les enseignants à une mission d'éducation collective. A travers elle, c'est toute une image de l'Etat qui se transforme et tout un lien politique qui se mue. L'Etat a cessé d'être l'agent de l'intégration nationale face à la diversité culturelle de la France. Les critiques adressées à l'école montrent que celle-ci est maintenant perçue comme l'agent d'une sélection sociale et se heurte par conséquent à l'éclatement et à l'hétérogénéité des demandes.

 

chapitre 107

La critique de l'inégalité conduit aussi vers un double refus : celui du racisme perçu comme menaçant et celui d'une pure politique répressive. Le renouveau des discours racistes et autoritaires dans la société française est ressenti comme profondément dangereux et comme moralement inacceptable.

 

chapitre 106

Du jour au lendemain où j'ai acquis mon indépendance financière, où j'ai mis mon poing sur la table, mon père a fait un effort mais ce n'est pas pour cela que le dialogue est engagé. Il n'y a pas de discussion entre nous. On ne se bat plus, on ne se tape plus dessus, mais on ne se parle pratiquement plus sérieusement. On parle du temps et c'est tout. Il y a malaise entre nous, on s'évite sans arrêt.

 

chapitre 105

Les garçons s'opposent aux adultes parce qu'ils ne s'engagent plus dans le travail de la même manière. Ceux qui sont au chômage se heurtent au soupçon de fainéantise. Et puis, comment s'intéresser à un monde qui semble irrémédiablement perdu, sans avenir? "Avec la crise, le fossé est beaucoup plus grand que ce qu'il a jamais été avant. Les jeunes rejettent la famille, le syndicat, le travail... Vous aviez un avenir, vous saviez où la société marchait quand vous étiez jeunes. Maintenant, on est dans une société qui est en train de se planter et on n'a pas d'avenir, rien." Alors, l'attachement au travail est moindre, même si le travail est devenu plus rare.

 

chapitre 104

L'usine et la rue sont le domaine des hommes; à l'inverse, la maison appartient aux femmes. A Seraing, dit Marc, "les filles doivent penser à créer une famille, à avoir des enfants". Yves, qui n'a pas vingt ans, est très attaché à la tradition : "C'est un malheur que les filles vierges au mariage soient rares. La famille est une valeur plus impotante que l'amour, plus importante que la liberté des filles. C'est incrusté au fond de moi. Je ne peux pas concevoir une vie seul. On n'est pas des éléphants, on est des hommes. Une chose que je vénère le plus, c'est la relation parents-enfants..." Ce discours est aussi celui des adultes. La famille repose sur une forte différenciation des rôles sexuels, dit Gaspard : "L'homme a un rôle et la femme a un rôle. La femme a été créée pour quelque chose et l'homme aussi" Raymond redoute l'émancipation des femmes qui aurait déstabilisé l'organisation familiale et affaibli l'amour maternel. Geneviève, une mère de famille, défend aussi cette répartition des rôles : "C'est tout à fait normal qu'un mari qui rentre du travail, ce n'est pas à lui de préparer le souper pour tout le monde." Le maintien de la famille suppose un contrôle strict de la vie sexuelle, un certain puritanisme. Geneviève et son mari sont mal à l'aise "s'il se passe quelque chose à la télévision". On ne parle guère de sexualité, "même si les enfants en ont déjà parlé". La "pudeur populaire" décrite par Hoggart est une valeur centrale des deux groupes. Dès qu'un jeune a une vie amoureuse, il devient adulte et il n'est pas possible de tolérer la vie sexuelle des enfants à la maison. A son filss qui voulait "amener des filles", Raymond répond :"Pas question, c'est pas un boxon chez moi, tu vas où tu veux, mais pas chez moi." La dureté peut être nécessaire pour maintenir cet ordre, dit Geneviève : "Je connais des personnes qui disent, grâce à mon père qui me frappait, je me suis trouvé sur le droit chemin."

 

chapitre 103

En effet, la rage vient de ce que les jeunes ne se reconnaissent ni dans le discours des anciens mouvement sociaux, ni dans celui des nouveaux, aujourd'hui très faibles et bien éloignés des populations de la galère.

 

chapitre 102

Les plus enragés s'imposent comme les personnalités les plus fortes, les plus capables de critiquer les politiques et de tenir tête aux interlocuteurs.

 

chapitre 101

Les jeunes de la galère ne souffrent pas seulement d'un manque d'intégration sociale et d'un désir de participation et de mobilité frustré. Ils ne se rangent pas dans toutes les cours de récréation qui leur sont offertes. Parfois, ils se retournent contre eux-mêmes, contre leurs désirs conformistes, contre leur anomie et deviennent enragés, ils refusent les consolations et l'assistance, et c'est dans ces moments, généralement destructeurs, qu'ils s'affirment comme des sujets, qu'ils peuvent alros basculer vers une revendication d'autonomie.

 

chapitre 100

Le fait que la plupart des accusés adoptent devant le juge une conduite rationnelle de coupable ne signifie pas que la rage soit absente; les juges invités dans les groupes de jeunes soulignaient tous qu'ils rencontraient la face enragée des jeunes, habituellement si effacés dans leur cabinet. Lorsque les jeunes des groupes deviennnent enragés, ils ne cherchent plus d'excuses à leur délinquance, ils la revendiquent au contraire, comme ils revendiquent leur "pourriture".

 

chapitre 99

La violence de la bande relève des mécanisme de rivalité, de défense et d'agression, d'identification dans un monde désorganisé. En même temps, la bande offre des perspectives de mobilité sociale par la création de filières illégitimes; les meilleurs de ses membres accéderont au crime organisé, qui est un modèle pour certains adolescents.

 

chapitre 98

Les familles ouvrières qui vivent dans les pavillons de Vénissieux ne considèrent pas que les jeunes des Minguettes, dont 32% seulement sont d'origine étrangère, reproduisent les formes de déviance tolérées de leur propre jeunesse, même si on fait l'hypothèse qu'avec le temps ils sont tentés d'en produire une image plus vertueuse qu'elle ne fut en réalité.

 

chapitre 97

Dans les grands ensembles, la galère apparaît comme étrangère et incompréhensible, et non comme l'expression d'une collectivité qui, au fond, tolère les débordement des jeunes. Par exemple, le fait de "taxer" les plus jeunes du quartier n'est pas compris comme la continuité des bagarres entre bandes d'il y a trente ans, la drogue n'est pas vécue comme le prolongement de la bière et du pastis... Le sentiment de crise des régulations autonomes est extrêmement fort et ce qui reste de culture populaire intégrée se perçoit comme menacé.

 

chapitre 96

Le fait de "voler les riches" introduit une autre échelle de gravité des délits. Voler dans un supermarché n'est absolument pas condamnable parce q'uon ne vole personne. Voler un riche n'est pas non plus très criticable, même s'il apparait que le riche est simplement celui qui possède un travail. Enfin, tout est possible comme réponse à une situation impossible. Le rejet, le chômage, le racisme, la violence policière, justifient a priori toute délinquance qui n'est pas manifestement atroce comme l'agression d'enfants: le vol d'équipements de ski est une récupération normale de ce dont on est injustement privé. En revanche, un jeune voleur étranger à la cité des Minguettes s'est fait "tabasser" par les jeunes parce qu'il allait nuire à la réputation de la cité.

 

chapitre 95

A Champigny, le vol ne pose guère de problèmes : "Le vol est aujourd'hui pratiqué par tout le monde, c'est pas une chose grave, ça paye pas." La consommation d'herbe est générale; simplement, on termine le joint avant de rencontrer le groupe d'adultes, un peu comme si la fumée pouvait déranger. Aux Minguettes, cette petite délinquance est si banale qu'elle est perçue comme faisant partie des ressources normales de la vie d'un jeune de la cité. Il semble y avoir une micro-économie délinquante à laquelle beaucoup participent sans vivre pour autant un fort sentiment d'engagement dans la délinquance. Certains des initiateurs de la Marche pour l'égalité, qui ont pourtant construit un mouvement de grande importance contre la mauvaise image des Minguettes, expliquent que cette délinquance est totalement associée à la vie des jeunes. Mais c'est à Clichy, où pourtant le groupe était beaucoup plus jeune, que la banalisation délinquante paraît la plus extrême dans la mesure où elle est essentiellement présentée sur le mode du jeu et de la "rigolade" sans gravité : vol de la caisse d'un club de jeunes, démontage des mobylettes volée.. Ici, les jeunes décrivent ces jeux comme dérisoires; généralement, la police se borne à sermonner pour de petits chapardages vite recommencés. Mais il semble que les jeunes pratiquent plus l' "affiliation" que l'"engagement" dans une activité délinquante, parce qu'ils ne perçoivent guère ces activités illégitimes dans les termes d'une alternative normative, mais plutôt comme une activité normale qui s'enclenche par le jeu des relations. Les délits sont vécus comme de simples peccadilles qui n'entraînent ni culpabilité, ni prestige; il n'y a pas de leaders définis par leurs performances délinquantes.

 

chapitre 94

La délinquance est associée au mode de vie de la galère; pour parler comme Cressy, les "définitions hostiles au viol de la loi" ne sont pas très fortes. Cette banalisation est telle que les jeunes du groupe d'Orly racontent devant le policier, sans provocation manifeste, toute une série de petits délits à peine vécus comme tels, allant du voyage sans ticket dans le métro au vol d'un portefeuille. On ne sait pas si la voiture du copain avec lequel on sort le vendredi soir n'a pas été volée. On va dans les cafés connus pour être fréquentés par les "tireurs" et, surtout, le commerce des "joints" est si habituelle que le policier doit rappeler qu'il est illégal. Plus risqué mais tout aussi banal, le vol dans les grandes surfaces est vécu comme absolument courant, notamment chez les enfants pour lesquels il s'agit d'une "connerie" de routine.

 

chapitre 93

La galère est totalement imprégnée de délinquance, notamment de cette petite délinquance qui importune tant les gens. Le travail des groupes montres que la délinquance y est banalisée, mais on ne peut, pour cette seule raison, définir la galère par une sous-culture délinquante.

Sunday, June 17, 2007

 

chapitre 92

Les jeunes sont jugés à partir de critères réussite et de conformité qu'ils acceptent mais ne peuvent atteindre en raison de leur situation de classe. Les tensions intériorisées provoquent un double sentiment de culpabilité et de révolte qui est au coeur de la sous-culture méchante, celle du conflit. Celle-ci procède par inversion normative en violant de façon délibérée et expressive les normes et les valeurs que les jeunes connaissent cependant. La sous-culture permet de sauvegarder une identité positive en retournant l'échec subi en choix délibéré. D'où l'importance de toutes les formes spectaculaires de cette méchanceté et notamment le désir de se montrer odieux en s'habillant comme un voyou dont l'image est alors revendiquée et n'est plus un stigmate subi.

 

chapitre 91

L'apprentissage professionnel de la délinquance est aussi beaucoup plus faible, beaucoup plus chaotique et, dans la galère, il ne se constitue pas, à proprement parler, un milieu parce que la galère elle-même est entraînée vers d'autres logiques que celle de la délinquance et aussi parce que la plupart des cités ne sont pas contrôlées par un milieu délinquant organisé. Il n'y a ni racket organisé, ni caïds contrôlant la délinquance et le recrutement des jeunes. Le souci de rationalité professionnelle est très largement absent, les "coups" ne sont pas réellement préparés et, la plupart du temps, ils ne sont pas réalisés par un groupe stable. Quant à l'éthique du secret, jeunes et policiers soulignent qu'elle n'est pas une vertu centrale; la "balance" est rapidement justifiée par les "tortures" policières.

 

chapitre 90

Du côté de la police et des travailleurs sociaux, le fait que la délinquance soit le plus souvent collective, même si elle ne fonctionne qua par associations occasionnelles, contribue aussi à construire cette image des bandes. Ajoutons qu'en ce qui concerne les travailleurs sociaux, notamment les éducateurs de rue, le thème des bandes permet de justifier plus efficacement un travail auprès des employeurs et des élus qui sont prêts à financer les équipements pour lutter contre des groupes si dangereux, dans la mesure où c'est la seule forme sous laquelle ils peuvent se les représenter.

 

chapitre 89

Le malentendu n'est pas seulement linguistique, il arrive qu'on appelle bande trois jeunes assis dans un cage d'escalier. La bande est une représentation et une création du voisinage qui ne peut s'imaginer la galère que sous cette forme d'organisation souterraine et dangereuse, comme une sorte de complot construit par le sentiment d'insécurité.

 

chapitre 88

Mais il n'empêche qu'à croire la presse ou les travailleurs sociaux, les gardiens d'immeubles ou les gens des cités, les bandes existent toujours. Dans chacune des cités où nous avons travaillé, on nous a parlé des bandes, rarement de la bande de la cité où nous étions, mais toujours de celle de la cité voisine. Une fois auprès des jeunes de ce quartier, il semblait clair qu'il n'y avait pas de bande. "Allez voir la bande de ce quartier", celle des Mordacs, des Saules, de Bois-l'Abbée; aux Minguettes, "Allez voir la bande de Démocratie, de Thorez, de Monmousseau". Or, dans aucun de ces quartiers, il n'y a de bande, bien que les professionnels soutiennent le contraire.

 

chapitre 87

Les jeunes Français et les jeunes immigrés ne vivent pas dans les cités chacun de leur côté, ou les uns contre les autres, comme les "Jets" et les "Sharks" de West Side Story. Ils expliquent qu'ils ont connu les mêmes collèges, les mêmes jeux, la même galère. ils partagent, à des degrés divers bien sûr, la même rage e la même exclusion. Il ne semble pas que se constitue ainsi un phénomène équivalent à celui des skinhead anglais, ces jeunes prolétaires casseurs d'immigrés. Les communautés ouvrières françaises sont peut-être trop détruites dans ces grandes banlieues pour que les jeunes Français s'en fassent encore les défenseurs agressifs.

 

chapitre 86

La galère détruit la sociabilité qui s'élabore : "Les autres, ils n'en ont rien à foutre de ta vie, quoi qu'il arrive, ils ne bougent pas, ils se tirent. La vie est comme ça, l'évolution est pourrie" Cécile explique qu'aux Minguettes, sans les animateurs, "c'est la jungle, c'est la bagarre entre les jeunes". Mais ce n'est pas la bagarre organisée entre des groupes ou entre des quartiers, ce sont des conflits individuels sans fin.

 

chapitre 85

La bande possède une organisation interne avec des leaders et des épreuves d'entrée. La bande est organisée sur la base d'un territoire qui possède généralement une unité ethnique ou sociale assez forte. Cette unité communautaire de la bande se traduit par des affrontements avec d'autres bandes afin de contrôler des territoires, comme un quartier, des cafés ou des espaces de jeux et, afin de renforcer la cohésion interne, la bande possède une unité de style et, souvent distribue des pseudonymes.
Les jeunes ne parlent jamais d'eux en termes de bande; la logique de protection est une image très affaiblie du gang.Le réseau de sociabilité lâche ne constitue pas un véritable gang. Les jeunes ne parviennent d'ailleurs pas à tracer les frontières de ces réseaux de sociabilité; les uns et les autres ne sont pas définis par des appartenances de groupe mais par une myriade de choix électifs flottants. la délinquance n'est pas organisée en bande : "Des fois, ils se mettent ensemble pour faire un coup." Alors, chacun est assez seul, "c'est dégoûtant" parce que la galère est un processus d'autodestruction. Comme la logique de violence sans objet n'est pas canalisée par une bande, elle détruit tout ce qui pourrait en être l'ébauche. Les rapports entre les jeunes sont violents et cyniques, on se vole et on se manipule. Les jeuneset et les policiers admettent qu'on se "donne" assez facilement après un coup raté.

 

chapitre 84

La galère est-elle une sous-culutre marginale des jeunes? Est-elle une sous-culture délinquante ou bien encore est-elle une des manifestations de la sous-culture populaire des jeunes.

 

chapitre 83

L'herbe est sociale, elle se fume à plusieurs, elle aide à vivre sans procurer un plaisir fulgurant, elle se donne et circule avec juste ce qu'il faut de déviance pour offrir un sentiment d'aventure. La poudre est au contraire une sortie du social. "Moi, avant de commencer à me stabiliser et de trouver un travail, j'ai touché à la dope, j'ai été en prison et pour moi, ça s'est arrêté là". Ce jeune explique qu'il a fallu la prison pour le sortir de la drogue et de la dépendance; tout en haïssant la police, les éducateurs et d'autres détenuss, il reconnaît que seule l'épreuve de la prison a pu le remettre dans le monde.

 

chapitre 82

Alors que la drogue douce, l'herbe, participe de la galère et de sa sociabilité, la drogue dure, notamment l'héroïne, est définie comme le point de passage vers le trou noir. Laurence : "La drogue, c'est pas comme une cigarette", tandis que Frank tire tranquillement sur son joint. "Le shit, c'est pas pour fuir, c'est pour rigoler, pour voir la vie en rose... j'ai commencé et j'ai suivi les autres."

 

chapitre 81

Certains thèmes clés de la vie de la galère ne peuvent être compris que par le mélange des logiques d'action qui les constituent. Evoquons deux exemples, celui de la "magouille" et celui de la "frime". La magouille, l'ensemble des petites affaires, des "conneries" qui offrent des ressources de survie dans la galère, procède largement d'une rationalité délinquante. Etre magouilleur, c'est recourir à des moyens plus ou moins légaux pour se procurer de l'argent, des vêtements, de l'herbe, éventuellement c'est faire un coup, c'est aussi construire une stratégie élaborée des gestions des ressources du chômage et de l'assistance. Mais en même temps, la magouille est l'aménagement d'un retrait marginal qui repose sur les copains et un réseau fragile de sociabilité, de relations avec l'extérieur et d'autres marginalités plus organisées, notamment les "Puces" pour l'écoulement des marchandises. La magouille, c'est le commerce du pauvre. Mais elle reste magouillle et ne devient pas réellement commerce parce que le groupe est instable et n'est pas un véritable milieu, et parce que la violence sans objet empêche le magouilleur de devenir un homme d'affaires, elle permet d'exploiter les copains, elle est aussi irrationnelle et démonstrative. Au bout du compte, tout se décompose et les ressources de la magouille détruisent la galère autant qu'elles peuvent aider. les jeunes de la galère utilisent beaucoup de ces mots en demi-teinte, de ces mots qui laissent entendre que les actions ne vont jamais au bout de leur logique, qu'il s'agit toujours de conduites tristes, minables, sans réelles aspirations, comme des séries de coups qui se succèdent sans construire de véritable stratégie.
Il en est de même pour la frime, la gratuité, la beauté du geste, le luxe du look, qui permet d'établir une hiérarchie de prestige dans la galère.

 

chapitre 80

Les travailleurs sociaux sont constamment souhaités et rejetés dans un processus indéfini d'agressivité dépendante.

 

chapitre 79

Quels que soient les thèmes abordés, les jeunes basculent vers des positions extrêmes et contradictoires. Il ne se constitue dans la galère aucune demande stable. L'enseignant doit être tour à tour ferme, attentif et soucieux de relations, efficace, mais ces demandes ne s'organisent pas, elles se succèdent. "Ce que je préfère, c'est le prof copain." "Il faut des profs durs, des profs qui tiennent le gosse." "Je préfère les profs qui apprennent quelque chose." "Les profs n'ont pas envie de se battre parce qu'ils ne se sont pas battus pour enseigner." "Ils sont durs, ils ne comprennent pas nos difficultés." L'école est inefficace, "elle ne s'intéresse pas assez à la vie présente"."L'école est en retard par rapport à la vie." Un juge avait demandé au groupe d'Orly comment, à sa place, il jugerait les jeunes délinquants. Les réponses prennent un caractère tourbillonnant et ne se stabilisent jamais ni sur un accord, ni sur un clivage net. Beaucoup refusent : "Je ne sais pas juger, je ne veux pas... je ne sais pas ce qui est bien, ce qui est mal." Un garçon dit "qu'il ne veut pas faire un travail de flic". Certains jugent essentiellement en fonction des normes personnelles et psychologiques. Le seul critère véritable est la motivation du délinquant, ce qui conduit presque toujours à ne jamais sanctionner. D'autres au contraire sont pour la loi du talion la plus brutale. Mais bien des jeunes adoptent successivement les divers points de vue. Certains refusent les peines de substituion avec le travail gratuit, "parce que ça veut dire qu'on va travailler chez les riches et que les riches ont tous les pouvoirs".

Saturday, June 16, 2007

 

chapitre 78

Alors que la logique délinquante conduit à voler des voitures mais pour les utiliser et les vendre, dans ce cas, les véhicules étaient directement détruits de façon à ce que la gratuité de l'acte soit bien affirmée et que la rage et le plaisir en soient la seule légitimité. En une nuit, mille pneus ont été crevés dans une banlieue bordelaise. On pourrait citer bien d'autres exemples. En passant près d'une voiture, on raye la carrosserie. Une boîte à lettres a pour vocation d'être cassée et un collège doit être saccagé, quand ce n'est pas une école primaire ou une école maternelle. Le plus souvent, ces destructions n'ont pas de cause directe et n'ont pas été précédées d'un événement particulier; les auteurs n'ont pas été précédées d'un événement particulier; les auteurs n'ont rien volé, ils n'ont rien voulu montrer, ils ont simplement cassé les vitres et ouvert les postes d'incendie. Ces conduites sont plus proches des émeutes que du chahut excessif.

 

chapitre 77

le groupe de Champigny raconte avec joie les saccage des locaux et du matériel proposés à divers groupes de jeunes. Dès qu'une salle est obtenue, après de longues négociations, elle a de grandes chances d'être dévastée, souvent par ceux qui l'ont demandée. On parle aussi des armes que certains possèdent. Les éducatrices de Champigny ont vu leurs pneus de voiture crevés durant deux mois par ceux-là mêmes qui en étaient les clients. Evidemment, les adultes ont beaucoup de mal à comprendre ces conduites absurdes par lesquelles les jeunes détruisent leur propre environnement et les services qu'ils ont réclamés. "Il n'y a pas deux sortes de violence, si tu veux que les cités n'existent pas, il faut les casser, c'est tout." Cette violence devient méchante, gratuite et provocatrice.
Elle est méchante entre les jeunes eux-mêmes. Les garçons d'Orly racontent les traitements imposent aux plus faibles et qui frôlent le "sadisme". "On avait attaché un copain au poteau de basket, on avait mis des pneus et on avait mis le feu, quelle rigolade!" Dans la jungle, les plus forts tapent sur les plus faibles et c'est ainsi que va le monde. Cette méchanceté est aussi opposée aux enseignants les plus sympathiques et les plus ouverts puisqu'ils apparaissent faibles. Tant pis pour eux. La violence, ici, n'a rien à voir ave les conduites de chahut qui sont codées, qui manifestent l'intégration scolaire et rencontrent souvent une réprobation bienveillante Les jeunes ne parlent pas de ces violences comme d'occasions de manifester la cohésion du groupe, les dimensions initiatiques semblent totalement absentes. Ces actions vécues par ceux qui les subissent et par ceux qui les pratiquent comme des manifestations de sauvagerie. Le jeu consiste à faire "craquer" une personne, jeune ou adulte, par des agressions verbales et parfois physiques. Mais ce jeu ne s'apparente pas à la mise à mort discontinue, toujours latente, qui ne repose sur aucune structuration de groupe établie.

 

chapitre 76

En général, les adultes sont extrêmement sensibles à cette demande de protection associé à l'image du "bon jeune", victime de la crise et des conditions de vie, au bout du compte malheureux. Le groupe d'adultes de Champigny est à l'aise lorsque les jeunes adoptent cette position et il se déclare prêt à les aider, à prendre des initiatives, afin de proposer des équipements et des aménagements à la vie de la cité. Il comprend même que les locaux soient saccagés et "qu'ils en arrivent à faire des conneries". Mais en revanche, lorsque la demande d'assistance se fait plus ferme, lorsqu'elle apparaît comme un dû, comme un service normal, les résistances des adultes se renforcent. En effet, il arrive que la rage reprenne le dessus et que la demande de protection ne soit pas dépourvue d'agressivité alors qu'il faudrait, pour les adultes qui rencontrent les jeunes, qu'elle soit responsable et organisée, ce qui n'est, bien sûr, pas possible dans la galère. La demande de protection n'est pas "chimiquement pure" et se trouve altérée par d'autres logiques d'action.

 

chapitre 75

Djamel va même jusqu'à envier un "copain qui a fait de la prison pendant huit mois avec une formation en menuiserie, maintenant, il travaille dans les décors de théatre alors que moi, je n'ai pas de boulot". Les enseignants qui laissent un souvenir sont aussi ceux "qui s'intéressaient ", "le prof qui venait parler, qui venait voir pourquoi on voulait pas travailler, des fois même, il se fatiguait". La rencontre du groupe d'Orly avec le juge montre que les jeunes souhaitent être pris en charge, écoutés, protégés. Chantal, à Champigny, dit au groupe d'adultes et aux jeunes réunis combien la relation avec un éducateur lui est nécessaire parce qu'il est le seul adulte avec lequel elle peut parler depuis que sa voisine est partie. Un garçon explique que depuis que son frère a rencontré un juge pour enfants, c'est devenu "cool".

 

chapitre 74

La misère est tournée en dérision, les dingues deviennent des personnages comiques. Chaque groupe raconte une série d'histoires pitoyables et drôles. Ces récits ne cherchent jamais à mettre en valeur le courage et la solidarité des jeunes, mais ils insistent sur leurs traits dérisoires et minables. Ainsi des jeunes de Clichy racontent qu'ils s'étaient cachés dans une poubelle pour voler une moto la nuit. Après une première tentative, ils avaient déclenché la sirène d'alarme, s'étaient remis dans les poubelles lorsque la police était arrivée sur les lieux puis, parvenus à voler la moto, ils s'étaient rendu compte qu'aucun d'entre eux ne savait la faire marcher et l'avaient abandonnée sur le trottoir, avant de se faire prendre par la police. Comme le disent les jeunes, on "déconne avec les copains..."

 

chapitre 73

Dans l'environnement "pourri", on crée des sortes d'îlots de vie acceptables. "Les gens sont rès sauvages mais c'est pas vrai pour les jeunes", dit-on à Orly. A Champigny, Chantal explique : "Moi, je suis bien ici, je vais avec les gens que j'aime bien, on est entre nous." Aux Minguettes aussi, on affirme un grand sentiment de chaleur : "Il y a de la solidarité ici entre les jeunes." Contre le monde des adultes agressifs et tendus, il se forme tout un réseau de services rendus, d'entraide, qui préserve d'une trop grandes solitude. Les jeunes en arrivent même à inverser l'image de la cité.

 

chapitre 72

La cité abrite les amours, les flirts et les amitiés, mais ces relations paraissent plus précaires et peut-être plus électives que ne furent celles de la bande. La discrétion des propos sur les liens entre les filles et les garçons ne signifie pas leur absence, mais elle indique pour le moins que la sociabilité de la galère n'est plus, comme celle des copains "yéyé", construite autour de l'échange sexuel.

 

chapitre 71

Chaque cité comporte ces petits espaces, d'autant plus importants qu'ils sont rares, et dans lesquels se développe cette sociabilité fragile, parfois un café, la maison des jeunes dont on attend l'ouverture dans un impatience agressive, le hall du supermarché en hiver et un morceau de pelouse en été. Les jeunes paraissent déambuler sans but. Bien sûr, l'occupation de ces espaces provoque inévitablement des conflits avec les adultes qui perçoivent cette oisiveté comme potentiellement dangereuse : ils "traînent" toute la journée à l'heure où les autres travaillent ou vont à l'école. La formation des groupes de recherche nous a donné beaucoup de monde sans réellement connaître quelqu'un. Ainsi, au café des Mordacs, lorsqu'un jeune entre, il serre la main à une dizaine d'autres, sans rien dire, s'asseoit à une table avec deux ou trois autres, échange quelques mots, repart une heure après, revient plus tard, comme s'il attendait qu'il se passe quelque chose tout en sachant qu'il n'arrivera rien. Cette sociabilité permet d'organiser de petites choses, de se procurer quelques joies, de trouver de l'herbe, de se passer des revues et parfois, plus rarement de parler de soi. Mais on n'élabore aucune initiative, les animateurs qui veulent utiliser ces réseaux pour proposer des activités aux jeunes savent combien il es difficile de les arracher à l'utilisation des équipements collectifs comme des lieux de rencontre et de protection marginale pour y abriter la galère.

 

chapitre 70

Les échecs sont présentés comme des choix délibérés et, puisque l'on est "entre nous", on peut "déconner" sans honte.

 

chapitre 69

Les jeunes connaissent les problèmes des uns et des autres mais, par un accord tacite, n'en parlent pas, ils ferment leurs relations aux contraintes extérieures.

 

chapitre 68

Le groupe de copains dans la galère ne paraît ni stable ni organisé. Les amis forment un univers plus intime et plus fragile que celui de la bande; il s'agit de noyaux de trois ou quatre qui se font et se défont constamment et dont on ne parvient à définir ni les frontières ni les leaders. Les jeunes participent plus à une sociabilité en réseau, les copains des copains, qu'à un groupe. On partage l'ennui, mais aussi les confidences et un peu de chaleur dans ce réseau qui protège. "Entre nous, on ne parle pas de chômage et de boulot, ce sont les parents qui discutent de ça." "Je laisse tout ce genre de discussion, c'est trop chiant." Etre copain consiste souvent à déambuler ensemble au centre commercial, au café dans lequel le patron ne pousse pas à la consommation, à construire des niches, à "chercher des petits bonheurs", dit Chantal. "Quand je rentre et que je parle à quelqu'un, même si je galère, je me sens bien. J'essaie de trouver avec mes copains et mes copines des trucs pour m'éclater, pour ne pas penser à ça." A Clichy, le groupe explique : "On est jeunes, il faut oublier les emmerdements, il faut essayer d'en profiter... Je préfère ne pas penser à l'avenir, je préfère la musique, le smurf." C'est comme une cour de récréation, on s'amuse, on vole, on s'amuse, c'est pareil."

Monday, June 11, 2007

 

chapitre 67

Olivier est enragé comme une sorte d'autonome romantique. Son style est fait d'auto-destruction : "Je ne fais rien, je vais chez moi, je m'enferme, je mets une grenade dans la bouche et c'est fini." Sa rage à lui, c'est de parler ainsi au député reçu par le groupe de Champigny. Il ne fait rien ou alors il ne fait rien que des "conneries", systématiquement. Il est devenu tellement sale qu'on ne le laisse plus entrer chez lui. La rage elle-même est tournée en dérision : "On ne veut jamais nous donner de salle de réunion.. il faut dire qu'avant, on avait tout cassé." Il raconte aussi comme "on" a volé et saccagé le matériel radio que les animateurs avaient acheté pour les jeunes.

 

chapitre 66

Le second versant de la rage, le nihilisme, est le désir de détruire désespéré face à un avenir vide

 

chapitre 65

A Champigny, le ton est le même : "Je ne fais pas appel à la police, je me venge." La véritable loi est celle du talion et paradoxalement, parce qu'ils en sont les victimes désignées, ces jeunes l'approuvent dès qu'ils se mettent à la place de la victime : "Moi, si on me fait ça je tire." Les jeunes expliquent ainsi ce paradoxe : comme la police ne nous protège pas et comme nous sommes dans un monde de pourri, il faut savoir se faire justice soi-même. La force se manifeste aussi par le refus des "éducateurs qui ne savent que parler", "il faut que les jeunes réussissent à se démerder, à coups de pied au cul. Mais au niveau théorique, de bien parler, il y en a un paquet..."

 

chapitre 64

Les jeunes ne sont pas seulement malheureux de ne pas être intégrés : en effet, lorsqu'ils sont enragés, ils rejettent aussi l'ensemble de l'ordre auquel ils ne peuvent et ne veulent plus participer.

 

chapitre 63

Désespéré, le syndicaliste, à peine plus âgé que les jeunes du groupe, explique que lui-même a connu la galère et qu'il les comprend. Le syndicat l'a sauvé d'une vie personnelle catastrophique, d'un alcoolisme grave, alors que tous ses anciens copains sont toxicomanes. Il essaie de montrer que la lutte syndicale donne un sens à existence et qu'elle offre un milieu d'accueil stable. les sociologues interviennent aussi pour soutenir cette image plus forte du syndicalisme. Mais cette tentative renverse la situation. Le groupe se réveille brusquement pour s'intéresser au "cas" du syndicaliste, l'analyser, le disséquer, et l'on s'aperçoit vite que le vernis du discours syndical craque. Le jeune syndicaliste raconte sa vie, ses démêlés avec la justice, et c'est le groupe qui le fait entrer dans la galère. A la fin de la séance, l'interlocuteur est devenu membre du groupe et parle comme lui. Lorsque le syndicaliste est distant de la galère, aucune communication ne s'établit, lorsqu'il est jeune et proche de la galère, celle-ci garde encore le pouvoir de l'attirer. Le militant parle rock, "cuite", "poudre", voitures volées. Le discours syndical est, peu à peu, marginalisé et vécu comme une pure rhétorique, totalement étrangère à l'expérience qui lie les jeunes à leur interlocuteur.

 

chapitre 62

Les jeunes ne sont guère ébranlés, ils haïssent suffisamment la police et sont suffisamment victimes du racisme pour ne iren craindre à leurs yeux, de ce côté-là. Il y a aussi d'autres raisons. Les jeunes refusent la condition ouvrière, que bien souvent d'ailleurs ils ne peuvent même plus atteindre, et ils ne veulent pas vivre comme leurs parents. "Un jeune qui arrive dans une usine, il devient ouvrier, et ça, c'est plus sont ambition" dit Bruno qui fut militant communiste. D'autres raisons s'esquissent aussi. Pascal explique qu'il préfère une diminution de temps de travail à une augmentation de salaire : "Les syndicats, ils se battent pour avoir plus d'avantages, moi, ce qui me préoccupe, c'est plutôt les relations avec les gens." Mais il ne faut pas surestimer ces raisons "positives" d'opposition au syndicalisme, elles ne sont pas, et de loin, les plus nombreuses. En fait, ces jeunes sont totalement étrangers à la socialisation ouvrière et plus largement à la culture industrielle.

 

chapitre 61

Les jeunes parlent entre eux, plaisantent, mangent, mais ils n'arrivent pas à faire semblant de s'intéresser aux propos du syndicaliste qui explique le rôle de la CGT, les acquis, les causes de la crise et les solutions proposées. Les syndicaliste, qui use de la langue de bois avec une conviction toute neuve, explique que la lutte paie : "Grâce à l'action, nous avons obtenu un remboursement de 20% du casque..." Les sociologues viennent à la rescousse et tentent de donner une image plus forte du mouvement ouvrier, rappellent les luttes passées, l'arrachement à la misère par la lutte ouvrière, les idéaux d'égalité et de fraternité... Les sentences tombent les unes après les autres. "On a rien à foutre du syndicalisme, ça nous gonfle la tête, c'est trop politique." J'ai été syndiqué pendant un an, l'impression que j'ai retirée, c'est que les problèmes dont s'occupent les syndicats sont assez faibles. Des conneries pour dix centimes d'augmentation, c'est nul." "C'est débile, les gens prennent la carte pour vous faire plaisir." "C'est politique, la CGT est communiste, la CFDT est socialiste..."

 

chapitre 60

Les jeunes vivent dans une indifférence totale entre les affiches de la maison des jeunes qui mêlent indistinctement celles du parti communiste, les déclarations syndicales, les programmes d'action culturelle proposés... Les travailleurs sociaux et les animateurs militants semblent avoir renoncé depuis longtemps à convaincre les jeunes. Lors d'une discussion à bâton rompus au café des Minguettes entre des jeunes et une enseignante communiste, celle-ci a voulu, bien naturellement, défendre la municipalité en expliquant que tout n'était pas de sa faute, et qu'il y avait aussi la crise, il y avait aussi le "système C...." Mais elle n'a jamais prononcé le mot "capitaliste" parce que les jeunes ne supportent pas un mot aussi banal et aussi fortement identifié au vocabulaire politique. Une fille explique à l'adjoint au maire de Vénissieux qu'elle a pris sa carte aux Jeunesses Communistes depuis qu'elle a un emploi de Jeune Volontaire, mais qu'il s'agit là d'un choix instrumental et qu'il ne faut pas se faire d'illusions. Les jeunes militants politiques, qui ne doivent pas être très nombreux sur ces cités, paraissent totalement absent de l'univers de la galère.

 

chapitre 59

Aux Minguettes, les syndicats ne sont évoqués qu'une fois : "Les ouvriers demandent qu'on améliore leur condition, ils sont toujours assis sur les mêmes chaises. On a simplement mis du cuir dessus." Les syndicats et plus largement les thèmes du mouvement ouvrier sont absents de la vie des groupes. Les partis et les syndicats sont inclus dans le monde "d'en haut", celui de la mairie, de l'administration et de l'Etat. Il faut bien reconnaître que dans ces banlieues organisées par le parti communiste, l'action syndicale et ouvrière se distingue mal de l'emprise municipale.

Sunday, June 10, 2007

 

chapitre 58

Non seulement les jeunes ne croyaient à aucune des utopies ou des projets ouvriers, mais ils étaient hostiles aux syndicats qui, à leurs yeux, défendaient ceux qui étaient déjà protégés. Les valeurs du travail défendues par les syndicats et les ouvriers leurs étaietn étrangères et les plus enragés reprochaient aux ouvriers d'être les victimes consentantes d'une condition subie. "Vous êtes des lions en cage, nous sommes des lions en liberté."

 

chapitre 57

Quarante jeunes sont présents dans la salle où le groupe reçoit le commissaire de police de Vénissieux. Celui-ci tiendra tête toute la soirée, répondra point par point, affirmera son rôle de gardien de l'ordre, développera son point de vue sur les diverses affaires qui émaillent la vie des Minguettes. Cependant, la réunion a commencé comme un meeting, ou plutôt comme une mise à mort. La police est l'ennemi total et les premières attaques provoquent des applaudissements dans la salle. On va jusqu'à suggérer que les gens ne sont pas racistes, que seuls les policiers le sont. Le commissaire se fait tutoyer, à l'inverse de ce qui se passe dans les commissariats. La délinquance, comme telle, est refusée en bloc, elle est la juste réponse à la violence policière. Le commissaire précise que le nombre de cambriolages à Vénissieux est passé de 93 au premier semestre de 1981 à 287 au premier semestre de 1983. D'ailleurs, ajoute-t-il, il vaut mieux que la presse ignore ces statistiques afin de ne pas renforcer la mauvaise réputation des Minguettes. Les vols à la roulotte sont passés de 286 à 889. La délinquance existe donc et il faut bien que la police intervienne. Nullement. La répression est démesurée par rapport à la délinquance et elle est essentiellement guidée par la haine des jeunes et des immigrés. Dans une confusion extrême, Farid explique : " Il y a violence policière et ça, c'est peut-être de la délinquance! On dit que la police à le droit à l'erreur mais les jeunes, eux, n'ont pas le droit à l'erreur." Le rapport habituel est totalement inversé ou plûtot, les acteurs sont "à égalité" et la violence policière conduit à "revendiquer" la délinquance comme une conduite de rage normale. "Ce ne sont pas les délinquants qui représentent la violence", dit une fille. L'impossibilité de porter plainte, les tabassages au cimetièr, les provocations et les flics qui "braquent les mères", les interventions musclées dans le cafés, les propos racistes, les sympathies pour Le Pen... La discution durera près de deux heures. Chaque jeune évoque sa propre histoire, souvent délinquante, ou celle de ses frères et de ses amis. Tous les sentiments de domination, l'impression d'être rejeté, écrasé, humilié, se cristallisent sur la police qui donne enfin un visage à la rage. La police divient le symbole d'un ordre bien plus large qu'elle-même, arbitraire et violent. La violence policière n'est pas ressentie comme l'expression d'une domination sociale plus large; elle est pure violence parce qu'il ne semble plus y avoir de rapports sociaux. Cependant, la rage ne tient pas seulement à l'effacement d'un rapport social, elle procède aussi de l'absence de références culturelles susceptibles de conduire et d'être l'enjeu de ce rapport. Le jeu est plus proche de la guerre que du conflit social.

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