Sunday, June 17, 2007

 

chapitre 79

Quels que soient les thèmes abordés, les jeunes basculent vers des positions extrêmes et contradictoires. Il ne se constitue dans la galère aucune demande stable. L'enseignant doit être tour à tour ferme, attentif et soucieux de relations, efficace, mais ces demandes ne s'organisent pas, elles se succèdent. "Ce que je préfère, c'est le prof copain." "Il faut des profs durs, des profs qui tiennent le gosse." "Je préfère les profs qui apprennent quelque chose." "Les profs n'ont pas envie de se battre parce qu'ils ne se sont pas battus pour enseigner." "Ils sont durs, ils ne comprennent pas nos difficultés." L'école est inefficace, "elle ne s'intéresse pas assez à la vie présente"."L'école est en retard par rapport à la vie." Un juge avait demandé au groupe d'Orly comment, à sa place, il jugerait les jeunes délinquants. Les réponses prennent un caractère tourbillonnant et ne se stabilisent jamais ni sur un accord, ni sur un clivage net. Beaucoup refusent : "Je ne sais pas juger, je ne veux pas... je ne sais pas ce qui est bien, ce qui est mal." Un garçon dit "qu'il ne veut pas faire un travail de flic". Certains jugent essentiellement en fonction des normes personnelles et psychologiques. Le seul critère véritable est la motivation du délinquant, ce qui conduit presque toujours à ne jamais sanctionner. D'autres au contraire sont pour la loi du talion la plus brutale. Mais bien des jeunes adoptent successivement les divers points de vue. Certains refusent les peines de substituion avec le travail gratuit, "parce que ça veut dire qu'on va travailler chez les riches et que les riches ont tous les pouvoirs".

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