Saturday, June 16, 2007

 

chapitre 68

Le groupe de copains dans la galère ne paraît ni stable ni organisé. Les amis forment un univers plus intime et plus fragile que celui de la bande; il s'agit de noyaux de trois ou quatre qui se font et se défont constamment et dont on ne parvient à définir ni les frontières ni les leaders. Les jeunes participent plus à une sociabilité en réseau, les copains des copains, qu'à un groupe. On partage l'ennui, mais aussi les confidences et un peu de chaleur dans ce réseau qui protège. "Entre nous, on ne parle pas de chômage et de boulot, ce sont les parents qui discutent de ça." "Je laisse tout ce genre de discussion, c'est trop chiant." Etre copain consiste souvent à déambuler ensemble au centre commercial, au café dans lequel le patron ne pousse pas à la consommation, à construire des niches, à "chercher des petits bonheurs", dit Chantal. "Quand je rentre et que je parle à quelqu'un, même si je galère, je me sens bien. J'essaie de trouver avec mes copains et mes copines des trucs pour m'éclater, pour ne pas penser à ça." A Clichy, le groupe explique : "On est jeunes, il faut oublier les emmerdements, il faut essayer d'en profiter... Je préfère ne pas penser à l'avenir, je préfère la musique, le smurf." C'est comme une cour de récréation, on s'amuse, on vole, on s'amuse, c'est pareil."

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