Thursday, April 19, 2007

 

Je voulais comprendre la souffrance des personnes sans-abri

Alexandra s'était toujours dit qu'elle serait bénévole dès qu'elle arrêterait de travailler. C'est chose faite depuis un an et demi : "deux fois par semaine, elle apporte son aide pour servir des repas dans la rue.
Issue d'un milieu favorisé, je n'ai jamis été confrontée à la pauvreté. J'en avais une image faussée par les média, toujours à la recherche de spectaculaire. J'en ei eu assez de regarder la vie à travers la télévision. Je voulais être acteur principal et agir sur le terrain. Je voulais comprendre et ressentir les choses par moi-même en entrant en contact direct avec les gens qui sont dans la rue.

Alexandra a commencé son action de bénévole au mois d'août. Ces quelques heures lui permettent d'imaginer ce que c'est qu'être dehors au mois de décembre quand les morsures du froid vous engourdissent les doigts. Elle découvre aussi la grande solitude des personnes sans abri, et la violence des comportements, à Paris au mois d'août lorsque tout el monde est en vacances.
Les fortes chaleurs attisent l'agressivité, y compris vis-à-vis des bénévoles. On ressent une nervosité dans la file d'attente à laquelle je ne m'attendais pas. Les gens sont aussi beaucoup plus seuls.

En venant régulièrement depuis des mois, les bénéficiaires commencent à s'habituer à elle. Les gens aiment bien voir les mêmes personnes. Ils nous font plus confiance. Un jour, ils nous demandent par exemple si la soupe est bonne et nous offrent ainsi une possibilité de commencer une conversation. Certains nous racontent alors un bout de leur histoire. Cette expérience m'apporte plus de compassion. Je suis devenue plus indulgente avec les autres. J'ai compris qu'on n'est jamais à l'abri, que quelque chose peut déraper au point de faire basculer une personne, jusque dans la rue, conclut Alexandra

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