Monday, May 14, 2007

 

chapitre 26

Ce déversement continu de paroles qui est probablement un effet de la recherche fut à la fois une "bonne surprise" et notre premier problème en raison de la multiplicité et de la confusion des significations véhiculées par bribes plus que de façon organisée car, évidemment, ces groupes étaient en deça de toute idéologie construitej et de toute méfiance à l'égard du langage qui caractérisent les acteurs militants avec lesquels nous avions jusque-là une expérience de travail. Le discours des militants est dominé par un souci de cohérence, d'organisation thématique qui invite le sociologue à se défier de ce bel agencement. Celui de ces jeunes ne repose, au contraire, sur aucun ordre apparent et, pour le chercheur, le problème se renverse : comment dégager des articulations dans des propos que n'anime, au premier abord, aucune volonté de cohérence? Tout devient alors plus difficile parce que ce discours, souvent éparpillé et nébuleux, paraît se prêter à un jeu dinterprétations infini et arbitraire. Comment interpréter ce flot de discours incontrôlé, notamment sur les thèmes qui nous intéressaient le plus comme ceux de la délinquance, du travail, de la famille...? Tout paraissait se mêler, les discours de la frustration, ceux de la haine, ceux de la stratégie délinquante, ceux du repli et de l'anomie.

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