Saturday, May 26, 2007

 

chapitre 43

Les enseignants craquent parfois et disent aux jeunes ce qu'ils ont sur le coeur contre ces cités. Tous les jeunes racontent les changements d'attitude policiers qui repèrent leur adresse lors des contrôles d'identité. L'appartenance à la cité stigmatise et fait peser un soupçon de culpabilité. "Déjà la façon de te regarder!" Les jeunes immigrés se sentent évidemment encore plus exclus et rejetés dans la recherche d'emploi et par la police unanimement perçue comme raciste. La vie quotidienne est ponctuée par cette exclusion. Dans le bus, on ne demande leur billet qu'aux immigrés; à Lyon, "On nous regarde d'une drôle de façon lors des contrôles d'identité, ils n'arrêtent que les Arabes et les Noirs". Mais si les jeunes immigrés, ressentent plus que les autres le rejet, tous le partagent parce qu'il s vivent ensemble dans les mêmes cités et parce qu'ils sont chômeurs et pauvres, comme l'explique Sylvain, un jeune Français des Minguettes. "Il y a un racisme pas seulement au niveau de la race, mais au niveau du fric. A Lyon, les boutiques sont hyper-chères on te regarde parce que t'es pas sapé comme tout le monde. C'est ça le racisme aussi, c'est une société anti-jeunes, c'est un racisme anti-jeune." Mais les sentiments de honte et l'image d'une situation d'exclusion ne provoquent pas une conduite homogène. Les acteurs oscillent entre deux orientations paraissant opposées.

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